
Des carcasses de viande dans un abattoir
La viande rouge fait partie des aliments les plus consommés par la population Nigérienne. En effet, partout à Niamey, l’on constate des stands de bouchers qui offrent à la population une multitude de viandes rouges (petits et grands ruminants). Cependant, selon les spécialistes, la consommation abusive de cet aliment pourrait avoir des effets néfastes sur la santé humaine.
Quitter très tôt le matin pour se rendre à l’abattoir de Saga à la recherche de viande est le quotidien de Mahamadou Kassoum, boucher au quartier Gnalga de Harobanda. « Une fois à l’abattoir, nous prenons de la viande bovine et ovine. Mais, la première est la préférée des clients, car c’est moins cher. On vend le kilo de viande ovine à 3000F, 3.500F voire 4000 F. Pour la viande bovine, le kilo se vend à 2500F avec os, et 3000 F sans os », a-t-il expliqué.
Selon ce boucher, le soir, la viande ovine est grillée pour la satisfaction de la clientèle. « Nous assaisonnons la viande avant la grillade. Les clients viennent en abondance pour acheter. Les brochettes sont vendues à 500 F par unité. Le kilo de viande ovine grillée est à 7000 F », a-t-il précisé.
Pour les consommateurs, la viande bovine est la meilleure. C’est le cas de Aïssa, une consommatrice régulière. « La viande bovine est disponible pour toutes les bourses, ce qui fait sa particularité. Chaque jour, j’achète le demi-kilo pour ma sauce. En plus, même en cas de cérémonie, les gens achètent la viande bovine car le mouton ne peut pas suffire lorsqu’il s’agit de poser les grosses marmites lors des cérémonies de baptême ou de mariage », a-t-elle confié.
Pour Mme Hamissou Rachida, la consommation de la viande bovine crée des problèmes de digestion pour certaines personnes. Ces dernières préfèrent aussi la viande ovine jugée tendre et digeste. « Cela fait plus de 3 ans que je consomme la viande ovine, même si c’est une viande chère, j’en achète quand même », affirme-t-elle.
La viande rouge est un aliment qui contient de nombreux nutriments. Cependant, elle ne doit pas être consommée de manière abusive. Selon le nutritionniste Abdoul Razak Amadou, les valeurs nutritives de la viande rouge sont indispensables pour la santé humaine. Elle est riche en protéines, en fibres (collagène et cartilage), en lipides saturés (graisses), en vitamines et minéraux. « Toutefois, les viandes rouges ne sont pas recommandées. Sur la pyramide alimentaire, elles sont au sommet de la pyramide, c’est à dire conseillées quelques fois par semaine ou par mois. Les viandes rouges sont des facteurs de risques pour les pathologies nutritionnelles comme le diabète II, les Hypertensions, les cardiopathies, les calculs, les insuffisances rénales, la goutte, l’hémorroïde », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Abdoul Razak Amadou a souligné que les déchets et leur métabolisme constituent de grosses molécules d’azote qui, en grande quantité dans le sang, deviennent un poison pour les cellules. « Il faut aussi noter les graisses saturées qui interviennent dans la formation des LDL cholestérol (low density lipoprotéines), qui deviendront par la suite des déchets qui formeront des plaques d’athérome dans les veines et artères et finissent par boucher la circulation, avec pour conséquence un AVC et un infarctus du myocarde », a-t-il mentionné.
Le nutritionniste a également rappelé que les viandes cuites par grillade ont un certain temps pour leur maturité à pouvoir être consommées. « Mais là où le danger se trouve, en l’absence de cette maturité, si vous consommez la viande mal cuite, elle pourrait être cancérigène pour le consommateur », a-t-il notifié.
Pour avoir une alimentation équilibrée dans la consommation de la viande, Abdoul Razak Amadou préconise la consommation de la viande blanche, dont celle des oiseaux, volailles et les œufs. « Celles-ci sont très conseillées, chaque jour si possible en respectant les apports journaliers recommandés. Elles n’ont pas de graisses saturées nuisibles et ont un faible taux d’azote après leur métabolisme. Ne mangez pas la viande en pleine grillade », a-t-il conclu.
Rabi I. Guero (Stagiaire)