Au rang des fléaux qui minent dangereusement la jeunesse nigérienne ces dernières années, figure en bonne place, la chicha ou Narguilé. Cette pipe à tabac d’origine orientale est véritablement en train de faire «tabac» au sein de la jeunesse innocente de notre pays au point de constituer en un laps de temps, un sujet de haute préoccupation aussi bien pour les parents, que pour les pouvoirs publics. La nocivité de la chicha et l’accoutumance qu’elle crée chez les jeunes qui en fument, la hisse au diapason de grand de problème de santé publique. Si la chicha est un tabac oriental, sa tropicalisation en particulier dans notre pays, donne à réfléchir. Car les jeunes qui en raffolent aujourd’hui, opèrent insidieusement un mélange détonant avec de l’alcool frelaté ou même des drogues dures. En se «shootant» à ce dosage de la mort, ils s’envoient ainsi dans un monde hallucinatoire et fantasmatique qui leur procure une sensation de bonheur éphémère avant de les rejeter de la plus rude des manières dans la dure et terrible réalité terrestre à laquelle ils tentent désespérément de fuir. Le mal de la chicha s’est «métastasé» dans la capitale au point où aujourd’hui, de jeunes écoliers arborant leurs uniformes n’hésitent plus à franchir le rubicon des interdictions parentales pour se rendre dans de sombres salons dédiés à la «fumée du diable». C’est le cas d’un de ces sinistres salons situé, dit-on, non loin du collège Mariama et qui draine quotidiennement, au vu et au su de tous les riverains, une foule d’élèves candidats au suicide. Beaucoup d’entre eux, nous a-t-on confié, sèchent allègrement leurs cours pour aller s’envoyer au «nirvana» du narguilé. Pourtant, l’abus de la chicha à Niamey est frappé d’interdiction depuis 2017. Les services compétents de la Police Nationale initient d’ailleurs depuis quelque temps, des échanges dans les Fadas afin de sensibiliser les jeunes sur le caractère nocif de la chicha. C’est certainement là une approche qui permettra de sauver définitivement les jeunes qui n’ont pas encore succombé au chant des sirènes du narguilé. Mais il est évident, au vu de l’ampleur du mal, qu’il faut déployer l’appareil répressif de l’Etat pour éradiquer ou tout au moins endiguer le phénomène. Il faut surtout combattre le mal à la racine, en sanctionnant sans faiblesse, tous ceux qui importent et vendent la chicha, et qui hypothèquent dangereusement l’avenir d’une bonne partie de la jeunesse nigérienne.
Oumarou Moussa(onep)