De teint mélanoderme, avec un sourire séduisant, Chamsiya Yayé Djibo est une jeune nigérienne née le 1er Octobre 2003 à Niamey. Malgré son brillant cursus scolaire, cette jeune demoiselle est plutôt passionnée de slam. Titulaire d’un BTS en gestion commerciale ainsi que d’une licence en Management d’entreprise, Chamsiya est plus portée à suivre sa passion : le slam.
Son amour pour le slam est né depuis son jeune âge à travers sa façon de s’exprimer. « Les personnes de mon entourage m’ont souvent fait remarquer ma belle manière de m’exprimer et m’ont encouragée à en faire bon usage », a-t-elle confié toute fière.
Ainsi, quelques années plus tard, en écoutant des textes de slameurs tel que Jhonel etc.., Chamsiya a décidé d’écrire son premier texte pour le concours Slam Écolo 2024 de l’Université Abdou Moumouni. « Au début, j’écrivais uniquement lorsqu’on me donnait un thème. En réalité, je n’exploitais pas du tout mes idées. Cependant, il y a un mois, une amie m’a fait intégrer «Plume Éclose» qui est le club des jeunes Slameurs de Niamey. Une initiative de quelques étudiants de l’Université Abdou Moumouni. Avec ce club, j’écris assez souvent et m’entraîne avec des gens qui partagent la même passion », a-t-elle précisé.
Selon cette jeune slameuse, cette activité ne lui permet pas de subvenir pleinement à ses besoins. « Il est vrai que de temps à autre, je participe à des compétitions, mais ce n’est pas toujours lucratif. Le plus souvent, on obtient quelques cadeaux et des gratifications. Mais de là à dire que cela pourrait m’aider à subvenir à mes besoins, non vraiment », a-t-elle rétorqué.
Toutefois, grâce à sa voix mélodieuse et ses textes poignants, Chamsiya arrive toujours à impressionner le public lors des différents concours auxquels elle a participé. Ce qui lui fait gagner des trophées. « Ma première compétition, qui est d’ailleurs celle qui m’a propulsée réellement dans le monde du slam, est «Slam Écolo 2024», où j’ai remporté le 3ème prix. Ensuite, j’ai participé à la compétition slam de la Semaine culturelle du Niger ‘’Al Ada’’. La dernière compétition est celle de la Journée internationale de la jeune fille où j’ai remporté le premier prix », a-t-elle précisé.
Son parcours dans le monde du slam, même s’il est court, a été semé d’embuches. « Ma famille a une mauvaise vue du slam, mes parents restent convaincus que cette activité ne me mènera nul part et que je vais certainement gâcher ma vie. Pour cela, ils m’interdisent formellement de la faire », a-t-elle confié.
Très sociale, Chamsiya tisse toujours de très bonnes relations, que ce soit avec les slameurs de son âge ou avec les plus anciens. Ainsi, selon Yahaya Ridwanou, collègue et ami de la slameuse, Chamsiya avait toujours quelque chose de fort impressionnant, notamment sa voix mélodieuse et sa présence scénique qui ne passent jamais inaperçues. « En tant que président du club ‘’Plume éclosion’’ dans lequel nous évoluons ensemble, je dirai que Chamsiya possède une plume qui soigne et sert de compagnon aux solitaires et aux amoureux de la parole édifiante », a-t-il témoigné.
Par ailleurs, la slameuse a souligné que le développement du slam au Niger nécessite un soutien plus conséquent de la part des autorités, notamment en termes de financement et de reconnaissance des artistes. Selon elle, il est important de créer des espaces pour la performance et d’encourager les initiatives culturelles. « Pour les jeunes qui souhaitent se lancer dans le slam, je les invite à s’exprimer librement, à partager leurs histoires et à participer à des ateliers ou des concours. Le slam est une belle manière de faire entendre sa voix et de contribuer à la culture locale », a-t-elle notifié. Notons qu’à part le slam, chamsiya est une fille qui adore faire la cuisine. « C’est quelque chose que je fais dès que j’ai du temps et des ressources », a-t-elle conclu.
Salima H. Mounkaila (ONEP)