La fantasia ou le défilé des chameliers et des ânières est une séquence importante pendant les manifestations de la cure salée la fête annuelle des éleveurs d’Ingall. Loin d’être un simple défilé, la fantasia fait connaître la diversité de la culture des nomades. Les festivaliers, (chameliers et ânières) sont couverts d’étoffes précieuses blanc et indigo qui expriment leur identité à travers le carnaval de chameaux et des ânes. Les femmes ont les visages peints et les hommes sont enturbannés, les chameaux et les ânes sont bien harnachés. Tout ceci suscite un regard admirable.
Pour les hommes, la tenue portée est un ensemble composé d’une courte chemise sous des grands boubous multicolores, des chaussures faites sur mesure, d’un ou plusieurs chèches, appelés aussi tagelmust : turban enrôlé soigneusement autour de la tête pour se protéger du soleil, du vent, de la pluie, du sable, du froid, pour se faire beau.
Ils portent des tenues différentes mais ils partagent un dénominateur commun, appelé Achaq. C’est un code moral qui garantit la survie de la communauté. L’Achaq dessine les règles sociales, les valeurs fondamentales de la communauté c’est à dire le respect des ainés, la solidarité la réserve, le courage, la protection de l’enfant et de la femme.
La séquence des chameliers au rythme du Tendé
Le Tendé, facteur de cohésion communautaire des nomades est un instrument traditionnel simple. Il est fait d’un assemblage d’une peau tannée de mouton ou de chèvre tendue sur un mortier en bois sur lequel deux pilons attachés en opposé à l’aide d’une corde et disposés perpendiculairement en vue de produire un son de tambour réglable à volonté par la pression exercée par le poids de deux femmes assises sur les deux bouts des pilons.
Cet instrument de musique est utilisé depuis la nuit des temps dans le milieu des nomades Touaregs ou Arabes pour non seulement se divertir mais surtout servir à renforcer la cohésion entre les populations des campements voisins à travers les retrouvailles qui se font à chaque occasion de mariage ou baptême .
Lors de la fantasia, la musique du Tendé est jouée pour permettre aux chameliers de démontrer leur maitrise du dromadaire richement harnaché à travers des parades autour des femmes qui chantent les louanges des braves chameliers ou la splendeur de leurs montures. Le tendé reflète la culture des nomades Touaregs. C’est d’ailleurs pour cette raison que le site qui abrite les festivités de la Cure Salée porte le nom d’une célèbre cantatrice du Tendé, HADIJA AWI ALHER’’. Ceci, en reconnaissance des services rendus par la célèbre cantatrice du Tendé d’Ingall.
Oumar Issoufou, envoyé spécial(onep)