La nouvelle est tombée abrupte, désarmante. Le Président Idriss Déby Itno est décédé, hier mardi 20 avril, des suites de blessures qu’il a eues, sur le théâtre des opérations militaires dans la bataille que mène l’Armée Nationale Tchadienne contre les rebelles du Front pour l’alternance et le changement au Tchad (FACT). Cette triste nouvelle est tombée au lendemain de l’annonce de sa réélection à la présidence de son pays pour un sixième mandat.
Qu’un Chef d’Etat meurt de cette manière, est certes rare. Et pourtant, c’est ce qu’à toujours voulu le Président Idriss Déby Itno ou du moins c’est un genre de mort auquel, il s’est préparé et s’y attendait. En effet, bien qu’étant Chef d’Etat, le président tchadien est demeuré le militaire qu’il est jusqu’au bout des ongles. Un bon chef militaire, qui prend la tête des troupes pour aller au combat, donnant ainsi le bon exemple. C’est peut-être cette qualité qui est l’un des facteurs motivants qui a forgé la témérité et la conviction des soldats tchadiens sur les théâtres d’opération.
Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, et sans rentrer dans le débat de politique interne à son pays, le Président Idriss Déby Itno a été un leader. Un grand ! D’abord, entant que chef militaire et ensuite entant que Chef d’Etat. Du reste, de son vivant, le Maréchal du Tchad n’a jamais dissocié les deux fonctions. On l’a toujours vu sur le terrain avec les troupes à chaque fois que l’intégrité, la sécurité et la souveraineté du Tchad sont menacées.
Avec sa disparition inattendue, ce n’est pas seulement le Tchad qui est touché, c’est plutôt tous les pays de la bande sahélienne qui en sont préoccupé. En effet, nul ne peut nier le rôle important joué par l’armée tchadienne dans la libération de la zone du bassin du Lac Tchad des griffes de la secte Boko Haram d’une part et d’autre part dans la libération du nord Mali alors sous emprise d’autres groupes terroristes qui écument le Sahel. Et de nos jours, l’armée tchadienne est présente dans la zone des trois (3) frontières pour contribuer à la stabilisation du Liptako Gourma.
Pour l’heure, les regards sont braqués (aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur) sur le Conseil militaire de transition (CMT) qui a pris le pouvoir. La situation actuelle du Tchad rappelle le traumatisme du Mali de 2012 lorsqu’un coup d’Etat était intervenu alors que le pays était doublement menacé par leMNLA et les autres groupes terroristes qui occupaient la partie nord du territoire. Un coup d’Etat qui a accéléré la progression des groupes terroristes vers le sud obligeant le pays à «demander une intervention de la France», suivie par la suite par d’autre pays frères comme le Niger et le Tchad.
Il est à espérer que les frères tchadiens sauront accorder leur violon pour éviter à leur pays, et au-delà à toute la bande sahélo-saharienne, de sombrer dans le chaos et sous le joug des groupes terroristes qui pullulent dans la zone.
Repose en paix, le Maréchal du Tchad !
Siradji Sanda(onep)