Les parlementaires ont rendu publique hier, au cours de la séance plénière, une déclaration relativement à la question de la prise en charge des écoliers et des enseignants obligés de fuir les zones d’insécurité. Cette déclaration intervient suite à l’interpellation du ministre de l’Education Nationale, Pr. Ibrahim Natatou le mardi 14 juin 2022 par le député Idi Ango Ousmane sur le phénomène de la déperdition scolaire dans les zones d’insécurité au Niger. Cette déclaration est conforme aux dispositions de l’article 118, aliénas 5 et 6 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Ainsi, les préoccupations du député, auteur de l’interpellation ont été exprimées à travers douze questions posées au commissaire du gouvernement sur les dispositions prises par le gouvernement pour garantir l’école aux écoliers et aux enseignants des zones d’insécurité du Niger à savoir : le nombre d’écoles fermées, les élèves et enseignants touchés, la localisation des victimes, le nombre des centres de regroupement, le rattrapage des cours, le programme de travail du Ministère avec les ONG humanitaires intervenant dans le secteur etc.
Dans cette déclaration lue par Mme Aissatou Abdoulaye Tondi, il ressort que, l’Assemblée nationale a débattu du sujet en sa séance plénière. Toutes les questions se rapportant au sujet de l’interpellation ont été prises en charge par le ministre de l’Education Nationale, Pr Ibrahim Natatou. Après les réponses apportées par le Ministre s’en est suivi le débat au cours duquel, l’Assemblée nationale a relevé des problèmes quasi récurrents entravant le système éducatif surtout en cette période d’insécurité. Selon les députés nationaux, les efforts de sécurisation et la recherche de solutions visant l’effectivité des services éducatifs à tous les enfants nigériens doivent se concrétiser, au grand bonheur du développement du pays.
Dans la déclaration le parlement nigérien s’est dit conscient que
l’éducation reste le socle du développement économique, social et culturel du pays et qu’elle est convaincue que la question de l’éducation est une préoccupation nationale au premier degré et que l’insécurité qui frappe notre pays affecte dangereusement le système éducatif. C’est pourquoi, les députés demandent à l’Etat, aux collectivités territoriales, aux parents d’élèves et à l’ensemble des acteurs du secteur de veiller à la sécurisation et à la préservation du cadre éducatif national tout en saluant les efforts déployés par le gouvernement dans le secteur de l’éducation particulièrement dans les zones d’insécurité à travers la création et l’opérationnalisation des centres de regroupement. Ils ont également encouragé la disponibilité du gouvernement et des partenaires sociaux au dialogue pour une issue heureuse à cette situation.
Aussi, les députés nationaux ont dans leur déclaration, formulé une vingtaine de recommandations dont entre autres, la diffusion d’une large communication sur la situation de l’école nigérienne et la tenue des états généraux de l’éducation, la prise de toutes les dispositions idoines pour la réouverture de tous les établissements d’enseignement fermés pour cause d’insécurité au Niger, la dépolitisation du système éducatif national ; la création des centres d’éducation non formelle pour occuper les enfants non scolarisés et déscolarisés afin d’éviter leur radicalisation et leur enrôlement dans des groupes terroristes ; l’organisation dans les meilleurs délais, des élections syndicales afin d’identifier les syndicats les plus représentatifs du secteur de l’éducation en vue de mieux asseoir un cadre de dialogue avec les partenaires sociaux ; la préservation de tous les acquis sociaux des travailleurs du secteur de l’éducation etc.
Seini Seydou Zakaria(onep)