Réuni en session extraordinaire, hier mardi 1er Août 2023 à Niamey, à l’effet d’examiner la situation socio-politique née de la prise du pouvoir d’Etat par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) intervenue le mercredi 26 juillet 2023, le Syndicat National des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs du Supérieur (SNECS), a rendu public une déclaration. «Tout en réaffirmant son attachement au principe de la démocratie et de l’Etat de droit, le SNECS ne peut occulter les circonstances dans lesquelles sont intervenus les événements en cours», précise la déclaration lue par le Secrétaire général du SNECS, Dr Bakasso Sahabi. La déclaration a fait remarquer que nul ne peut ignorer que la gestion sécuritaire a été un échec, échec qui pourrait s’expliquer par un partenariat loin d’être franc et sincère d’une part, et d’une gestion mafieuse des fonds qui y sont alloués, d’autre part. Le SNECS dit également constater que la gouvernance en général, était caractérisée par la corruption, l’impunité, l’injustice, la négation des libertés individuelles et collectives et le pillage des ressources publiques, autant de comportements que l’on croyait à jamais révolus. Pour le SNECS, le Niger fait face à deux sources de déstabilisation, l’une venant d’une tendance obstinée des occidentaux à occuper militairement et durablement l’espace sahélien, sous le fallacieux prétexte de lutte contre le terrorisme dont ils sont les instigateurs depuis leur agression contre la Libye ; l’autre venant des relais africains vassalisés notamment certains dirigeants des Etats membres de la CEDEAO et de l’UEMOA. Au vu de ces constats, le SNECS a demandé au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) de prendre toutes les mesures tendant à préserver l’intégrité du territoire, la sécurité et la souveraineté nationale afin que le Niger retrouve la paix et la plénitude de sa souveraineté politique et économique ; de faire rentrer l’Etat nigérien dans ses droits en espèces et en nature partout où ils ont été spoliés ; de créer les conditions d’une justice réellement indépendante et impartiale ; de créer les conditions d’un retour à l’ordre constitutionnel normal durable dans un délai raisonnable et de déclarer nul tout acte juridique contraire aux intérêts du Niger.Au cours de cette sortie médiatique, le SNECS a aussi fustigé et condamné les ingérences de la CEDEAO, de l’UEMOA, de l’UA, de l’UE et la France dans les affaires intérieures du Niger. Pour le SNECS, si la CEDEAO dispose d’une force, celle-ci devrait être utilisée pour combattre les terroristes au Sahel et non contre les paisibles peuples qui aspirent à la sécurité et à leur indépendance. Le BEN SNECS a aussi condamné la vassalisation du Niger par la France dont la dernière illustration est la tenue d’un Conseil national de défense autour du Président Macron comme si le Niger est un département français. Ceci témoigne, selon le SNECS, du véritable agenda de la France et de ses acolytes au Sahel en général, et au Niger en particulier. C’est pourquoi, le SNECS a exigé le départ immédiat et sans condition de toutes les forces étrangères présentes sur notre territoire, tout en condamnant les agissements antipatriotiques et égoïstes de certains nigériens qui œuvrent avec l’extérieur pour la destruction de la patrie.En ces moments difficiles que traverse le Niger, le SNECS a appelé l’ensemble des Nigériens à s’unir et à s’élever contre toute menace et tout chantage d’où qu’ils viennent, tout en invitant les compatriotes à la résilience et à la résistance pour défendre la patrie en danger. Par ailleurs, le SNECS a salué la solidarité et l’esprit de fraternité dont font preuve le Burkina-Faso, la Guinée, le Mali, et la Mauritanie, en s’insurgeant contre l’agression extérieure du Niger. La déclaration invite également les peuples voisins et frères du Bénin et du Nigéria à se démarquer des décisions malheureuses et contraires à la fraternité africaine, prise par les dirigeants de la CEDEAO et de l’UEMOA au détriment même de l’intérêt de leurs propres pays pour conforter la politique néocoloniale.
Mamane Abdoulaye(onep)