Les couleurs s’annoncent, pour une belle fête, celle de la semaine du 18 décembre prochain, que Diffa s’apprête à accueillir, du moins en ce qui concerne la participation de la femme manga à travers tous les aspects de sa tradition. Le ton est donné à Mainé-soroa, où la direction départementale de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale a organisé le samedi 21 novembre dernier, à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), avec le soutien financier du Projet Jeunesse de Diffa BANA, un concours de tresses traditionnelles.
Ce concours vise d’une part à préparer les jeunes filles de ce département au concours d’exhibition des tresses et tenues traditionnelles lors des activités culturelles de Diffa N’Glaa et contribuer au brassage et à la valorisation des richesses socioculturelles au sein des populations de Mainé Soroa, d’autre part. C’est le Prefet du département de Mainé Soroa, M. Issaka Mai Salé qui a présidé le lancement officiel de ce concours qui a connu son épilogue le même jour avec le sacre de Mlle Zeinabou Abdourahamane avec sa tresse de «jeune fille Toubou».
Dans la culture manga, la tresse n’a pas que la simple vocation de magnifier la femme. C’est aussi un élément sacré dans l’apparence des femmes au sein de la société. En effet, chez les principales ethnies, comme les Kanouri, les Toubou ou les Peulh, il y’a des tresses pour jeunes filles, des modèles réservés aux femmes mariées ou encore pour veuves ou divorcées. Toutefois, de nos jours, ces traditions sont en train de disparaitre, avec l’avènement des salons de coiffures modernes, que les jeunes filles ont tendance à préférer.
La tresseuse de la lauréate du premier prix de ce concours n’est pas de celles-là qui se détachent des traditions. Habitante de Mainé-soroa, à 19 ans, Amina Issa maitrise aisément les tresses Toubous. «J’en faisais depuis que j’étais en classe de CM2», nous a-t-elle confié, après le triomphe de sa «tressée», Zeinabou. L’initiative honore la femme du manga, tout en braquant les projecteurs sur une partie de notre patrimoine culturel à travers les tresses et les habits traditionnels.
En lançant ce concours, le préfet du Département de Mainé Soroa, M. Issaka Mai Salé a, à cette occasion, précisé que la tresse traditionnelle a été longtemps utilisée pour magnifier la femme, outre son aspect de langage de signes dans les sociétés. Coiffure de jeune mariée, coiffure de veuve, coiffure de fête etc. Cependant, ces valeurs culturelles commencent à être rangées dans les pavillons des musées du fait de certaines influences. Le Prefet de Mainé Soroa devait souligner que les coiffures traditionnelles se faisaient sur des cheveux naturels, sans rajouts et étaient ornées d’or, d’argent. Elles se transmettaient de mère en fille. Et les tresses étaient un moyen de sublimer la chevelure afin de rendre la femme belle et séduisante.
Hassane Daouda et Ismaël Chékaré, Envoyés spéciaux