L’Economie Familiale au niveau moyen et l’Economie Familiale et Sociale au niveau supérieur, l’EF, comme on a l’habitude de l’appeler, est une discipline qui apporte un changement dans la vie des jeunes élèves filles. Les cours pratiques permettent à ces dernières d’apprendre beaucoup de choses sur la cuisine, la couture, le tricotage et bien d’autres activités.
L’Economie Familiale suscite un engouement particulier chez les élèves qui cotisent avec plaisir pour acheter les nécessaires pour la cuisine. Elles se retrouvent dans la cour de l’établissement pour la pratique ; certaines préparent les épices, d’autres coupent l’oignon et la tomate fraiche et un groupe s’occupe du feu avec amour et passion.
L’originalité de cette formation réside dans sa conception fondée sur l’objectif d’insertion socio- économique car elle se base sur une alliance permanente entre la réalité professionnelle vécue et l’analyse des besoins du moment. C’est cette originalité qui motive les femmes et les filles à s’intéresser à cette discipline, et les statistiques au niveau de l’Institut National de la Jeunesse, des Sports et de la Culture (INJS/C) confirment sa grande évolution. Ainsi, la formation a commencé avec un effectif de 5 élèves par orientation au niveau moyen pour la 1ère promotion en 1986 ; 28 pour la 2ème promotion en 1988. Et cela a évolué d’année en année jusqu’à 1001 élèves et étudiantes en 2023 dont 263 au niveau supérieur des Sciences et Techniques de l’Economie Familiale (STEFS) et 738 élèves et étudiantes au niveau moyen et supérieur Economie Familiale.
Toutetois, les compétences en matière de contrôle et d’inspection sont rares dans ce domaine d’enseignement. C’est pour répondre à ce défi d’insuffisance de cadres spécifiquement formés pour l’encadrement et la promotion de l’EFS que l‘Institut National de la Jeunesse, des Sports et de la Culture (INJS/C) de Niamey a ouvert le niveau supérieur de formation en Economie Familiale et Sociale. C’est aussi pour répondre au besoin d’un encadrement de qualité au Niger, dans l’espace UEMOA, CEDEAO et la Francophonie, a expliqué Mme Souley Jacqueline Gabriel, Inspectrice de la Jeunesse et des Sports, Coordonnatrice des Sections STEFS et EF et Enseignante Permanente à l’INJS/C.
Aussi, pour aider les élèves et étudiantes à décrocher un travail décent ou à développer des activités génératrices de revenus (AGR) à forte valeur ajoutée pour elles-mêmes et pour leurs communautés avant leur insertion professionnelle, l’INJS a apporté des innovations au niveau de la formation. Ainsi, au niveau Moyen, en dehors de la couture à la main et à la machine; la broderie à la main et à la machine; le tricotage à la main et à la machine et la cuisine, il y a la fabrication des produits cosmétiques et d’entretien ainsi que la transformation des produits locaux. Au niveau supérieur, la formation est basée sur le perlage, le macramé, l’art céramique, la teinture, le batik, la cuisine, l’esthétique, l’hôtellerie/tourisme, la décoration/ameublement, la fabrication des produits cosmétiques et d’entretien et la transformation des produits locaux.
La couture et la cuisine au niveau moyen figuraient dans le programme depuis l’ouverture de la section EF, le reste a été intégré au fil des années avec les nouvelles formations. La durée de la formation pour les sections licence STEFS et EF est de trois (3) ans. Après ces 3ans, les étudiantes sortent pour les STEFS, avec une licence Professionnelle en Sciences et Techniques en Economie Familiale et Sociale et pour le niveau moyen, avec le Brevet d’Etat de Maitresse d’Economie Familiale. Aussi, les diplômées peuvent occuper les fonctions et responsabilités au sein de l’administration publique, du secteur parapublic, du privé ou à leur propre compte (auto emploi). Elles peuvent être enseignantes d’Economie Familiale et Sociale dans les établissements scolaires publics ou privés ; animatrice dans les centres de promotion des jeunes (CPJ), les ONG, les associations, les centres sociaux, les groupements ou à leur compte et si possible employer d’autres personnes. La spécificité pour les sections STEFS et EF, c’est qu’en plus des cours théoriques, les étudiantes bénéficient de cours pratiques très importants dans le cadre de l’autonomisation de la femme.
Mme Omar Souwaiba est maitresse de l’Economie Familiale et Sociale depuis 2004, qui est revenue à l’INJS à titre professionnel à travers un concours pour faire son Master en Sciences et Techniques de l’Economie Familiale et Sociale, juste pour se perfectionner et devenir agent encadreur. Vu qu’elle est déjà dans le domaine elle souhaite aider ses sœurs, dit-elle. Quant à Nana Faiza Ibrahim Licence STEFS en 2ème année, elle a opté pour le niveau supérieur mais pas pour se retrouver dans l’enseignement. Elle compte travailler à son propre compte, car, selon elle, ce qu’elle a appris à l’INJS peut lui permettre de monter son business et gagner sa vie.
Par Aïchatou Hamma Wakasso(onep)