Le 12 janvier 1979, à Lomé au Togo où il était en visite officielle, levant son verre pour répondre au toast du Chef de l’Etat togolais, le Général Gnassingbé Eyadema, telle une prophétie, le Colonel Seyni Kountché, Président du Conseil Militaire Suprême (CMS), Chef de l’Etat du Niger, disait : « Monsieur le Président, au Niger nous avons les mêmes motivations et participons, comme vous, aux mêmes combats ! Ce n’est pas par hasard que nous nous retrouvons presque toujours du même côté chaque fois qu’il s’agit de parler de développement, coopération, concertation, paix en Afrique et paix dans le monde ».
Le Chef de l’Etat du Niger, à l’époque de ces faits, de poursuivre : « Comment dès lors pouvons-nous rester les bras croisés, lorsque pèsent sur l’un de nous, ou sur la sous-région, des menaces de déstabilisation fomentées de l’extérieur ? ».
Le Vendredi 8 décembre 2023, sur le tarmac de l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé, l’enthousiasme et la joie qui animaient le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat, et son homologue togolais Faure Essozimna Gnassingbé étaient à la hauteur de la ferveur presque délirante qui s’était emparée des Nigériens vivant au Togo venus accueillir leur hôte.
La bonne humeur des grands jours des deux délégations, les ovations de la diaspora nigérienne, ce jour là, traduisaient clairement, d’une part cette prémonition du Président Seyni Kountché et les aspirations des deux peuples à densifier les relations amicales et fraternelles qui les unissent depuis toujours, d’autre part.
La visite de travail effectuée par le Président du CNSP en terre hospitalière togolaise consacre également le nouvel élan pris par les liens entre les deux peuples. En effet, depuis le 26 Juillet 2023, le Président Faure Essozimna Gnassingbé et le peuple togolais se sont démarqués, tant dans les discours que dans les actes, de toute attitude belliqueuse, à la limite belliciste, de certains pays de la sous-région dirigés par des personnages obséquieux, irrévérencieux, pantins d’un ordre mondial révolu, dont les noms sont, désormais, tristement gravés dans la mémoire des Nigériens et des Nigériennes.
Si aujourd’hui, le Niger ne ressent pas fortement les effets pervers de la fermeture insolite de ses frontières avec certains pays voisins, comme l’avaient prédit dans leurs songes quelques ténébreux fakirs de l’intérieur et de la sous-région, c’est grâce au refus catégorique opposé par le Togo dans l’application de ces décisions inédites et d’une extrême sévérité.
Le courage, le sens élevé de la solidarité sous-régionale du Président togolais, unanimement reconnus et salués par les Nigériens, ont assurément permis à notre pays, du reste sans littoral, de continuer ses transactions commerciales, opérées par nos compatriotes qui sont dans le gros commerce notamment, à travers le port de Lomé qui ouvre le boulevard du corridor burkinabé.
Une fois encore, le Niger et le Togo sont du même côté, marchent la main dans la main, mènent le même combat dans ce contexte marqué dans notre pays par la lutte pour la reconquête de la souveraineté nationale, la défense de l’intégrité territoriale, le tout sur fond de sanctions iniques, de surenchère cultivée et mise en œuvre par la CEDEAO et certaines de ses succursales.
Le Togo, facilitateur dans les discussions entre notre pays et la CEDEAO, pays garant du retrait des troupes françaises sur notre sol, et dont le port est un centre névralgique dans le cadre de la desserte de l’hinterland régional, continue de promouvoir une approche pacifique pour concilier les positions.
C’est ainsi que le 8 Janvier 2024, suite à la médiation du Président Faure Essozimna Gnassingbé et son homologue Julius Maada Bio, Président de la Sierra Leone, médiateurs de la CEDEAO auprès du Niger, le Président du CNSP, Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a décidé de la libération, à titre humanitaire, de Monsieur Salem Mohamed Bazoum, fils du Président déchu Mohamed Bazoum.
Cet acte de magnanimité du Général de Brigade Abdourahamane Tiani fait suite aux intenses offensives diplomatiques et l’approche pragmatique du Président togolais qui continue inlassablement de mener de main de maître la médiation entre notre pays et la CEDEAO.
La libération du fils du Président déchu, voulue et décidée par le Général de Brigade Abdourahamane Tiani par humanisme et dans le souci de décrisper la médiation dirigée par le Chef de l’Etat togolais, son frère et ami Faure Essozimna Gnassingbé, est non seulement un gage de bonne foi du CNSP et du gouvernement mais contribuera également à faire avancer les pourparlers entre notre pays et l’organisation communautaire.
Alou Moustapha (ONEP)