
Alou Moustapha
Le dimanche 23 février 2025, le Président de la République, Chef de l’Etat, avait effectué une visite dans la zone de défense N°9, plus précisément dans le village de Libiri, à la garnison de Samira où il a tenu un rapport général avec les éléments des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), et à l’usine de la Société des Mines du Liptako (SML).
A l’étape de Samira, très enthousiasmés par cette visite inattendue, les travailleurs de la SML avaient présenté leurs doléances au Chef de l’Etat qui a tenu à s’enquérir de leurs conditions de vie et de travail avant de visiter l’usine dans tous ses compartiments pour appréhender tous les problèmes et goulots d’étranglement qui freinent l’essor de cette société. « Vous êtes notre espoir » avait dit, ce jour-là, au Président de la République, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, le représentant des travailleurs de la SML après la visite et la présentation de l’usine.
Six mois après cette visite, dans la droite ligne de la dynamique de l’affirmation de la souveraineté nationale dans tous les domaines, dans le secteur minier en l’occurrence, et après avoir minutieusement examiné les goulets qui entravent la bonne marche de la SML, le Président de la République, Chef de l’Etat a signé, le vendredi 8 août 2025, une ordonnance portant nationalisation de la SML SA.
Le gouvernement explique cette décision par le non-respect par la SML SA de plusieurs engagements contractuels vis-à-vis de l’Etat du Niger dont la non réalisation des investissements prévus, l’accumulation des arriérés de taxes et des salaires, la mise en chômage technique puis le licenciement des salariés et ce malgré tous les avantages et facilités que lui a accordés l’Etat du Niger, une situation économique alarmante de la SML SA, un manque de visibilité sur les réserves minières à exploiter, un fonctionnement partiel de la mine et de l’usine avec des arrêts répétitifs, le manque de couverture d’assurance santé et d’assurance vie, le non-paiement des cotisations à la CNSS exposant les employés à une précarité sans précédent, les ruptures d’approvisionnement sur le site.
C’est donc au regard de tous ces manquements et dans l’optique de sauver cette entreprise hautement stratégique que l’Etat du Niger a décidé de la nationaliser. La SML SA, il faut le rappeler, est une société de droit nigérien qui dispose de deux (2) permis pour grande exploitation minière d’or, le permis Samira Libiri, renouvelé par décret le 20 Novembre 2019 pour une durée de 5 ans, et le permis de Boulondjouga .
En mai 2019, la Société de Patrimoine des Mines du Niger (SOPAMIN), société d’État, a cédé 80% de ses actions dans la SML SA au groupe McKinel Ressources Limited, à travers une convention de cession d’actions.
En contrepartie, le groupe McKinel Ressources Limited s’était engagé à redresser et à développer la SML SA en mobilisant des moyens financiers importants et en respectant divers engagements opérationnels, financiers et sociaux. Pour sa part, le Ministère en charge des Mines s’est engagé à renouveler les conventions et à octroyer des permis demandés par la SML SA pour faire la recherche et assurer la continuité de l’exploitation à la SML SA.
Six (6) ans après cette cession d’actions, l’Etat a constaté de graves manquements du groupe McKinel Ressources Limited aux obligations contractuelles et une situation économique catastrophique de la SML SA, d’où la décision prise par l’Etat du Niger de prendre totalement en main cette société hautement stratégique.
Le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a également signé le même jour un décret portant suspension de l’exportation de certaines substances minières, les pierres précieuses, les pierres semi-précieuses et les météorites notamment. Ce décret est pris dans le but de préserver les ressources naturelles nationales, de favoriser leur transformation et d’assurer une traçabilité de leur exploitation.
Alou Moustapha (ONEP)