L’année 2021 qui s’éclipse, aujourd’hui à minuit, aura été incontestablement marquée par la passation de témoin pacifique entre le Président sortant Issoufou Mahamadou, et celui entrant Mohamed Bazoum, au terme d’un processus électoral jugé régulier par l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux déployés dans les différents bureaux de vote du pays.
Le fait mérite d’être inscrit d’être inscrit en lettres d’or. Car, en pratiquement trente ans d’expérience démocratique, ce fut la première fois de l’histoire que le Niger contemporain réussissait ce pari qu’il avait eu toutes les difficultés de réaliser dans les années antérieures pour un tas de raisons qu’il serait fastidieux d’aborder en détails dans un éditorial.
Le monde entier et l’Afrique ont salué cette grande avancée pour la démocratie nigérienne qui regagnait ainsi le gotha très fermé des systèmes démocratiques respectables dans le monde. Faut-il le souligner utilement, l’alternance est une très bonne chose pour tout système démocratique, car elle permet le renouvellement des élites politiques, une nouvelle façon d’approcher des questions nationales et surtout une certaine ré-oxygénation dans les artères de tout le système politique dans son ensemble. L’alternance combat l’immobilisme et le conservatisme qui figent, bien souvent, les initiatives novatrices dans une société.
L’alternance, voyez-vous, prévient une société quelconque de s’endormir sur ses anciens lauriers ou acquis, du fait tout simplement de la versatilité des phénomènes au sein de la société. Cependant, la tentation du pouvoir et le désir de s’y incruster, le culte de l’homme providentiel à la place d’institutions fortes et crédibles, sont souvent les principaux écueils qui se dressent sur les sentiers de la réalisation de cette belle promesse électorale. Les jeunes régimes démocratiques africains ont maintes fois buté sur ces difficultés qui sont pourtant loin d’être incontournables, pour peu que la culture démocratique soit fortement internalisée chez tous les acteurs politiques dans leur ensemble.
Cette exigence, cette obligation politique, un homme d’Etat l’avait pressentie très tôt, il s’agissait, en l’occurrence, du dernier récipiendaire du Prix Mo Ibrahim, Issoufou Mahamadou, qui aspirait profondément, après deux quinquennats, à passer le témoin de manière pacifique et très civilisée à son successeur démocratiquement élu. Il en avait fait la promesse au peuple nigérien, il avait tenu parole à cet effet, il est parti sagement comme il était venu, c’est-à-dire sous les honneurs. Pourtant, ce n’était point la tentation du troisième mandat qui faisait défaut, car ce virus avait fait un bon bout de chemin dans la sous-région.
Aujourd’hui, c’est une démocratie mûre, apaisée que l’on voit s’installer dans le pays sous le magistère du Président Mohamed Bazoum. Il faut espérer que c’est la fin de tous ces jeux politiques puérils que l’on avait observés et qui donnaient de notre démocratie l’image d’une course pour la conquête du pouvoir pour le pouvoir.
On assiste, aujourd’hui, à la gestation d’un Niger mature, responsable, qui prend pleinement conscience des grands défis à relever et qui ne perd point son énergie dans des considérations d’un autre âge. L’avenir a montré que tous les partis politiques qui s’étaient trompés de lutte en basant leurs arguments sur les critères subjectivistes, en faisant l’apologie de l’appartenance régionale ou ethnique ont tous, sans exception, périclité et sont dans les poubelles de l’histoire. Le reste de la cohorte suivra sans doute le même chemin.
Le Niger contemporain se caractérise par des défis bien précis que sont l’éducation de ses enfants, la santé des populations, l’insécurité à ses frontières due à la ‘’djihadisation’’ du banditisme et à la ‘’banditisation du djihadisme’’, selon la belle formule du Président Bazoum, sans oublier les changements climatiques qui bouleversent profondément l’environnement naturel des populations.
Voilà, le tableau de bord du Président Bazoum et son gouvernement ! C’est là que se trouve le curseur présidentiel et qui nécessite une débauche d’énergie tous azimuts pour rechercher les solutions idoines afin de relever tous ces défis majeurs. Depuis son investiture le 02 avril dernier, au quotidien, c’est à cette tâche qu’il s’emploie avec une grande responsabilité et un courage politique à saluer. Il est vrai que tout ne se résoudra point par un simple coup de baguette magique, mais bien par une volonté politique clairement affichée et l’engagement citoyen total pour accompagner cette œuvre de redressement ou reconstruction nationale.
C’est donc face à l’urgence de la situation que l’heure n’est plus aux tergiversations ou autres basses querelles de clochers, mais bien à la construction et à la consolidation d’une unité nationale doublée d’une cohésion sociale entre tous les nigériens autour de son guide pour bâtir un Niger prospère et viable.
Les défis actuels n’ont ni une origine régionale, ni une origine religieuse, ne nous trompons point à ce sujet, car le mal peut frapper partout, indistinctement. Nous osons donc espérer que l’année 2022 qui se profile à l’horizon sera l’année de tous les espoirs pour notre peuple et pour toute l’Afrique sur le chemin de la réalisation des grandes ambitions de progrès économique et social. Et ouvrira la voie au triomphe des forces du bien sur les forces obscurantistes du djihadisme terroriste !
A l’occasion du nouvel an 2022, l’ensemble du personnel de l’Office National d’Edition et de Presse se joint à nous pour souhaiter ‘’Bonne et heureuse année 2022’’ à nos fidèles lecteurs et à tous nos compatriotes. Que l’année 2022 nous apporte la paix, la sécurité et la tranquillité.
Bonne année à tous !
Par Zakari Alzouma Coulibaly(onep)