
Elhadj Moumouni Oumarou, ancien animateur radio
Bonjour M. Moumouni, vous êtes un des premiers animateurs radio. Pouvez-nous nous rappeler votre parcours ?
Je m’appelle Moumouni Oumarou, né vers 1946 à Chétimari, dans le département de Diffa. Je suis marié à une femme et père de 10 (dix) enfants. J’ai travaillé à la Radio Niger, notamment à Zinder et à Diffa, avec plusieurs missions à Niamey, de 1968 jusqu’à 2003 date à laquelle j’ai fait valoir mes droits à la retraite. J’ai été recruté en 1968 en qualité d’animateur en Kanouri pour servir à la Radio Niger Station de Zinder avec un salaire de 13.000 FCFA . En ce temps, ce salaire me permet de faire face à mes dépenses de souveraineté telles que le loyer, l’alimentation, les courses, le soutien à la famille et toutes les autres dépenses.
Quels sont vos collaborateurs en ce temps là ?
Je voudrais d’abord dire que c’est M. Abdoulmoumouni qui est mon Chef hiérarchique et qui contrôlait de manière permanente mon travail comme collaborateur. J’ai travaillé avec Ouma Djibo Birni, Djibril London, Ali Kwado, Malam Zourou, Hadjia Délou, Abayé Gajan . J’ai eu à travailler à Zinder, en assurant l’encadrement de la troupe théâtrale.
Alors, quelle différence pouvez faire du travail de votre temps à celui d’aujourd’hui ?
A notre temps, c’est un honneur de travailler à la Radio, vous êtes envié par la communauté et aussi tout le monde veut faire votre connaissance. A notre temps, c’est pas l’argent qui est prioritaire, mais le travail bien fait apprécié par les auditeurs. Et, cela fait de nous une fierté. Les jeunes d’aujourd’hui sont trop attachés au bien matériel et aussi ils sont très pressés de se faire une situation, c’est-à-dire construire une maison, payer un véhicule, etc…. A notre temps, c’est le travail qui compte, après une interview, nous n’attendons rien de personne, pour nous c’est la dignité.
Quels sont les conseils que vous pouvez donner à ces jeunes qui exercent le métier de journaliste ?
Je voudrais dire à ces jeunes que le micro ou la plume constitue une arme très puissante qu’il faut savoir utiliser à bon escient. Il faut s’assurer de la véracité d’une information avant de diffuser. Aussi, il faut faire une analyse approfondie des faits pour le respect de la déontologie et de la personne humaine. Un Journaliste doit s’entourer de prudence pour ne pas diffamer quelqu’un à travers son écrit ou son élément-radio. A notre temps, la communauté apprécie votre travail en disant que vous êtes de telle famille et que vous faites honneur à votre famille.
Avez-vous un message particulier en guise de conclusion ?
Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de parler de ma carrière. C’est la première fois que j’ai été interviewé par un média national. Aucune presse écrite ou parlée n’a eu cette idée avant vous. Vraiment je vous suis reconnaissant, à travers vous je suis reconnaissant à l’ONEP.
Propos recueillis par Mato Adamou, ONEP Diffa