Dosso abrite depuis hier, une rencontre technique régionale de vulgarisation du plan d’opérationnalisation de la mise en œuvre des recommandations et des engagements volontaires issus du passage du Niger au 3ème cycle de l’Examen Périodique Universel (EPU). Organisée par le ministère de la Justice avec l’appui du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme et de l’UNFPA, cette rencontre qui durera cinq jours regroupe une soixantaine de participants venus des régions de Dosso, Tillabéri et Niamey. Ils sont issus de la chefferie traditionnelle, des élus locaux, de la justice, ainsi que des organisations de la société civile.
Au cours des travaux, les participants seront entretenus par d’éminents experts sur les modalités de l’EPU, les organes des traités et enfin les recommandations reçues. Ces recommandations sont relatives à la ratification des instruments internationaux relatifs aux droits humains, l’harmonisation de la législation nationale avec les instruments ratifiés, le retrait des réserves, la promotion de la coopération avec les mécanismes des droits de l’homme, l’abolition de la peine de mort, la lutte contre le terrorisme, l’amélioration des conditions de détention, les libertés d’opinion, d’expression, de presse, d’association ainsi que de religion. Il faut préciser que seulement six (6) recommandations ont été rejetées par le Niger toutes relatives à la question des droits des personnes dites homosexuelles.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture des travaux, le président du Mécanisme national d’élaboration des rapports et de suivi des recommandations des organes des traités et de l’EPU, M. Ousseini Djibagé Maman Sani, a rappelé l’attachement et l’engagement du CNSP depuis le 26 juillet 2023 à respecter les droits humains tels que définis par les traités et les conventions auxquels notre pays a librement souscrit. Parmi ces engagements internationaux, a souligné M. Ousseini Djibagé Maman Sani, figure en bonne place l’examen périodique universel qui est un mécanisme institué par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa résolution N°60/251 du 15 mars 2006.
Le président du Mécanisme National d’Elaboration des rapports et de Suivi des recommandations des Organes des Traités et de l’EPU s’est longuement appesanti sur les différentes activités menées, la participation du Niger au 1er cycle en 2011, au 2ème en 2016 et au 3ème en 2021. Cet examen par les pairs, a-t-il précisé, permet aux Etats d’analyser et de mettre en lumière la situation des droits de l’homme partout dans le monde.
La mise en œuvre des recommandations acceptées, a souligné M. Ousseini Djibajé Manan Sani, passe nécessairement par l’élaboration d’un plan d’opérationnalisation. C’est pourquoi, a-t-il notifié, le Mécanisme National d’Elaboration des rapports et de Suivi des Recommandations des Organes des Traités et de l’EPU a élaboré un projet de plan d’opérationnalisation de mise en œuvre adopté en conseil des ministres le 02 mars 2023 et son exécution s’étalera sur la période 2022-2026. Ce plan d’opérationnalisation donne aussi quelques indications sur le calendrier et les documents de référence du passage du Niger au 3ème cycle de l’EPU.
La mise en œuvre de ce Plan qui est en cohérence avec la Politique Nationale Justice et droits Humains et son Plan d’Action 2016-2025 permettra, a indiqué le président du Mécanisme National d’Elaboration des rapports et de Suivi des recommandations des Organes des traités et de l’EPU, d’améliorer la situation des droits humains dans notre pays en favorisant notamment la lutte contre l’impunité, la corruption, le terrorisme, la migration, la pauvreté, la faim, les défis climatiques et environnementaux. Le CNSP et le gouvernement, a-t-il souligné, sont résolument engagés dans la lutte contre ces fléaux afin de parvenir à la refondation de notre pays. M. Ousseini Djibajé Maman Sani a invité les participants à s’investir davantage pour l’atteinte des engagements internationaux pris par le Niger.
Mahamane Amadou ANP-ONEP/Dosso