Dans le cadre de l’organisation de la 33èmeédition du sommet de l’UA Niger-2019, le CCFN Jean Rouch de Niamey organise une exposition d’œuvres d’art, dénommée « Trésor du Niger ». Le lancement de cette exposition qui s’étend sur trois mois a eu lieu le 28 juin dernier. Les œuvres exposées appartiennent à deux collections : la collection MASNAT de l’honorable Ibrahim Mohamed et la collection MARIDAS de Mme Abdou Saleye Mariama Dasilva. Ces collections sont installées au Musée National Boubou Hama de Niamey et dans l’enceinte du CCFN de Niamey. Le but de cette exposition est de permettre aux visiteurs, de découvrir durant les activités de la conférence UA19 et après, les richesses culturelles du Niger dont certaine tendent à disparaitre.
Le président de l’association MASNAT, M. Ibrahim Mohamed a relevé que sa collection est l’une des plus anciennes du Niger. « Ça fait des années que nous sommes en train de rassembler et de collectionner ces bijoux touareg des régions d’Agadez et de Tahoua. C’est un travail « titanesque », qui demande beaucoup de patience et d’efforts, avec des kilomètres à parcourir » a-t-il précisé. Les différentes pièces qui composent la collection Masnat, sont des fresques, des bijoux touareg du Niger (Hameyssa, des wikis, des takaza), des bracelets, des chevrières, des croix, des pendentifs pectoraux etc. « C’est toute une panoplie de bijoux anciens très rares et en voie de disparition. Une grande partie de ces bijoux est fabriquée avec de l’argent que les forgerons touareg ont fait fondre et transformé en bijoux avec de l’acide perdu ou avec des martelages et c’est ce qui fait la beauté et la particularité de ces bijoux faits à la main », a témoigné le président de l’association Masnat.
La collectionneuse Mme Abdou Saleye Mariama Dasilva, a pour sa part, indiqué que sa collection reste à la disposition du CCFN afin de participer à la valorisation du patrimoine culturel du Niger. Elle s’engage à accompagner le CCFN à travers sa collection qui a pour but de revaloriser, de conserver et de préserver notre patrimoine culturel qui est en voie de disparition et presque méconnu par nous. Sa collection est composée de coton (de la plantation jusqu’aux différents produits finis). « Nous avons reconstitué aussi le décor d’antan d’une case, au départ avec des canaris, des écuelles en bois, des calebasses et des tasses en émail, des pagnes ; nous avons choisi ces principaux bjets pour illustrer un peu comment on utilisait ces ustensiles pour les trousseaux de la jeune mariée » a-t-elle expliqué.
Présent au lancement de l’exposition, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, M. Bazoum Mohamed a félicité et encouragé les organisateurs et les collectionneurs, plus particulièrement. « Avec ces photographies magiques des années 60 et qui nous présentent des personnages devant lesquels on est tout simplement ravi, je ne peux que féliciter toutes les personnes qui conservent ce pan de notre culture que nous avons tendance à ignorer et méconnaitre. Et ce qui est très dommage, c’est que les plus grandes photographies et bijoux sont la propriété des personnes qui viennent d’ailleurs ; c’est eux d’ailleurs qui s’intéressent à notre culture et qui nous permettent d’accéder à des choses qui ne sont plus à notre portée», a déclaré M. Bazoum Mohamed.
Durant les trois mois que durera l’exposition, « Trésor du Niger », les visiteurs ont la possibilité de découvrir au CCFN Jean Rouch et au Musée National Boubou Hama de Niamey, la richesse culturelle de notre pays à travers ces deux grandes collections.
Abdoul-Aziz Ibrahim Souley