«C’est le désir de développer mon quartier et au-delà ma commune qui m’a poussé en entrer en politique», aime à dire Mme Saidou Zeinabou Issa, une jeune femme au foyer et mère de trois enfants. La trentaine révolue, Mme le maire comme l’appelle affectueusement les femmes de sa commune (Tessaoua) déborde d’énergie en particulier pour encourager les femmes à participer à la politique. C’était le cas, lors des opérations d’enrôlement biométrique où Zeinabou n’hésitât pas à faire le porte à porte pour sensibiliser et encourager les femmes à s’inscrire sur les listes électorales.
Mme Saidou Zeinabou a les prédispositions pour s’engager en politique. Native de Tessaoua, elle y effectua ses études primaires et secondaires avant de poursuivre les études à l’Université Abdou Moumouni où elle sortit nantie d’une Licence en sociologie. Elle mettra ses connaissances en sociologie à contribution pour aider à traiter certaines thématiques qui préoccupent sa communauté. Mais, Mme Saidou Zeinabou sentit qu’elle pouvait encore faire mieux. «C’est le désir de faire développer mon quartier et au-delà ma commune qui m’a poussé à m’engager en politique», confie-t-elle. C’est alors qu’elle s’est présentée aux élections locales de 2011 et réussit à se faire élire conseillère municipale. Puis, elle a bénéficié de la confiance de ses collègues au sein du Conseil municipal de Tessaoua qui l’élisent Vice maire de cette commune urbaine.
Mme Saidou Zeinabou Issa se donna alors corps et âme pour contribuer à l’amélioration du cadre de vie des populations. Très ouverte et respectueuse, Zeinabou jouit d’une popularité certaine en particulier auprès des femmes, ainsi que de l’estime des citoyens de sa commune en général. Ce qui l’a motive d’avantage. «J’ai acquis de riches et diverses expériences du fait de ma position de maire adjointe. Je suis fière d’être présente et active dans les instances de prise de décision au niveau local comme dans la sous-région en tant que membre du Conseil des Collectivités Territoriales de L’UEMOA», dit-elle humblement.L’autre motif de son engagement c’est, dit-elle la compréhension et le soutien de son mari. «Mes activités politiques ne m’empêchent pas de m’acquitter de mon devoir de femme et de mère au foyer», précise-t-elle.
Et convaincue de cette expérience, Mme SaidouZeinabou Issa estime que les femmes doivent s’engager davantage en politique «pour arracher la place qui leur revient». Tout en reconnaissant que le poids des coutumes, des traditions et les lourdes tâches domestiques constituent les principaux obstaclesou un frein à l’entrée des femmes en politique, Mme Saidou se félicite des avancées significatives faites par le Niger pour encourager les femmes à s’engager dans la politique à travers notamment la loi sur le quota et son décret d’application. «Avant la signature du décret, ce n’était pas tellement évident, mais avec cette nouvelle donne, je pense bien que les femmes auront la place qui leur revient dans les instances de décision», dit-elle.
Sa propre expérience l’a davantage convaincue sur les capacités réelles et certaines des femmes à impacter positivement le quotidien de leurs communautés si on leur donne la chance d’y participer. «Pendant mes fonctions de Vice maire, les hommes me considèrent comme il se doit sans aucune forme de discrimination, parce que les solutions que nous proposions aux préoccupations communautaires sont justes et pertinentes», confie Mme SaidouZeinabou. C’est donc pour poursuivre ces actions qu’elle s’est représentée lors des élections locales du 13 décembre 2020. «Une fois réélue, les projets qui me tiennent à cœur consisteront à faire participer plus de femmes dans tous les programmes de développement ; à les sensibilisersur leurs droits et leurs devoirs afin qu’elles s’engagent à la politique ; à faire développer ma commune par ses ressources propres et avec l’appui des PTF et de l’Etat ; à contribuer à l’allègement des taches des femmes ; à créer des opportunités de nature à favoriser l’émergence d’un engagement physique et citoyen des femmes et des jeunes au profit de la commune», explique Mme Saidou Zeinabou Issa, qui appelle les femmes partout au Niger à «ne pas avoir peur de faire la politique et à s’yengager pour que le quota soit aussi aux hommes».
Siradji Sanda(onep)