Le symposium pour la mobilisation des leaders traditionnels autour de la transition démographique sous le thème «leaders traditionnels comme agents de changement» a pris fin hier après-midi à Niamey avec l’adoption d’une déclaration dite «Déclaration de Niamey». Ce symposium est organisée par le ministère en charge de la Population en collaboration avec l’Association des Chefs Traditionnels du Niger (ACTN) et l’appui financier du Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA). C’est le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, Dr. Idi Illiassou Maïnassara qui a procédé à la clôture de ces travaux.
Dans la Déclaration de Niamey, les Chefs traditionnels ont demandé au gouvernement l’harmonisation du cadre juridique sur le mariage avec les dispositions en matière d’égalité entre hommes et femmes contenues dans le Constitution et les instruments juridiques internationaux concernant le droit des femmes et des enfants auxquels le Niger a souscrit. Ils ont aussi sollicité le gouvernement pour le relèvement de l’âge du mariage des femmes à 18 ans et ont demandé l’intégration des activités des chefs traditionnels dans le budget de l’Etat et des collectivités territoriales. Dans cette déclaration, les chefs traditionnels se sont engagés également à ne pas prendre pour épouse des filles de moins de 18 ans et à lutter pour empêcher le mariage des filles de moins de 18 ans. Les gardiens de nos valeurs se sont aussi engagés à rendre fonctionnel les dispositifs d’alerte et de veille sur le mariage d’enfants en collaboration avec les leaders religieux de leurs communautés respectives. Enfin, ils se sont engagés à organiser des campagnes de sensibilisation et d’éducation des communautés pour l’élimination des mariages d’enfants et des pratiques néfastes affectant la santé de la femme et de l’enfant.
Procédant à la clôture des travaux, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, Dr. Idi Illiassou Maïnassara a assuré les participants qu’il sera leur porte-parole auprès du gouvernement en vue de la mise en œuvre du plan d’action et des recommandations, visant notamment la mise en place d’un cadre de mise à l’échelle des bonnes pratiques développées dans nos différentes localités par les autorités coutumières, les organisations non gouvernementales et la société civile. Il s’agit aussi de mettre en œuvre le plan à travers le fonds commun de développement des initiatives communautaires dont l’objectif sera de réunir, sécuriser et gérer dans la transparence, les financements nécessaires aux activités de la chefferie traditionnelle et d’accompagner l’Etat dans son projet d’internat des jeunes filles en s’inspirant d’initiatives similaires qui impliquent les communautés et les collectivités locales.
Relativement à la Déclaration de Niamey, le ministre Idi Illiassou Maïnassara a dit que celle-ci «appelle à agir dans deux domaines clés d’ici à la fin de l’année, à savoir la mise en œuvre du plan d’actions, ce qui implique que le gouvernements’approprie pleinement des bonnes pratiques et des recommandations issues de ce symposium et l’insertion du Plan d’actions et de l’implication des autorités coutumières dans les projets et programmes existants (dont le projet SWEED) qui assure leur viabilité technique et financière et la soutenabilité». «Notre pays a souscrit entièrement à ce plan d’actions dont les grandes lignes rejoignent les orientations de la SDCCI, Niger 2035 et la Politique Nationale de Population qui est l’un de ces cadres d’opérationnalisation», a-t-il déclaré. C’est pourquoi, le ministre Idi Illiassou Maïnassara a invité ses homologues des ministères de l’Education et de la Promotion de la Femme et de Protection de l’Enfant à inclure chaque année dans leur programme des activités qui concourent à la réalisation du plan d’actions.
Mamane Abdoulaye(onep)