
Le ministre du Commerce et de l’Industrie visitant le stand du Niger à l’exposition
À Changsha, la capitale de la province du Hunan, s’est ouverte depuis le jeudi 12 juin 2025 l’exposition économique et commerciale Chine-Afrique. Cette quatrième édition accueille une cinquantaine de pays africains et des milliers d’entreprises chinoises. Une occasion saisie par les deux parties pour accroître et faire connaître les produits africains sur le sol chinois et vice versa, de permettre à l’Afrique de découvrir la technologie chinoise et sa fulgurante avancée dans le domaine des automobiles électriques, de l’intelligence artificielle, mais aussi d’échanger directement avec des entreprises qui excellent dans le développement de solutions modernes dans l’agriculture et de rencontrer de potentiels investisseurs. Une véritable opportunité de réseautage pour davantage accroître les importations et les exportations dans les deux sens.
Le Niger, pour sa première participation à cette exposition, a présenté dans son stand des produits artisanaux en cuir qui font la fierté des artisans nigériens. Dans ce stand tenu par deux jeunes nigériens, ils ont mis en vente et à l’appréciation des chinois, mais aussi des africains des autres pays, des boites à bijoux traditionnelles confectionnées en cuir, des porte- feuilles, des chapeaux traditionnels peuls, des éventails, sans oublier le fameux Kilichi nigérien réputé pour son goût unique et apprécié de tous. Sur le plan de la cosmétique, c’est le beurre de Karité qui a été proposé à la clientèle, un produit très apprécié par la gent féminine chinoise pour ses bienfaits sur la peau. « Cela permet quand même de montrer au monde ce qu’on a et c’est intéressant comme c’est une première fois. On essaye de voir comment les produits s’intègrent et de voir ce qui est consommé. C’est une opportunité d’avoir un carnet d’adresses, des partenaires et de créer des relations. Il y a des gens qui ont l’habitude de faire du business avec les Nigériens qui viennent et il y en a d’autres qui viennent pour essayer d’avoir des nouvelles du pays. Parce qu’avec tout ce qui se passe au pays, les gens essayent de savoir si c’est possible de faire du business », explique M. Omar Souleymane, exposant nigérien.
En visite en Chine dans le cadre de cette quatrième exposition, le ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Abdoulaye Seydou, et l’ambassadeur du Niger en Chine ont visité le stand du Niger. Le ministre s’est dit impressionné par la diversité des produits et l’intérêt que portent ses compatriotes à cet évènement. Pour encourager cette initiative, il a pris l’engagement de mieux préparer l’édition prochaine afin de faire en sorte que le Niger soit mieux représenté par rapport aux années antérieures. « C’est-à-dire que les produits nigériens soient véritablement visibles, que ce soit une occasion également pour nos opérateurs économiques de pouvoir assurer la visibilité de ce qu’ils font et de pouvoir exporter leurs produits », a-t-il promis.
Une présence effective du Mali et du Burkina Faso
Du côté du stand du pays des hommes intègres, c’est le coton burkinabé qui est à l’honneur, un produit présenté par M. Ouattara Aboubacar Sidik, directeur commercial de la société burkinabé SOFITEX. Cette venue vise, selon lui, à faire connaître le coton burkinabé qui est récolté à la main et qui est de très bonne qualité. Une occasion idéale d’interagir directement avec les investisseurs qui ont des partenariats avec les filateurs. Ce pays regorge de forte capacité de production de coton allant jusqu’à sept cent mille (700 000) tonnes, mais compte tenue de l’insécurité, ce quota est difficilement réalisable, quoique M. Ouattara assure que la saison prochaine, l’objectif est de parvenir à une production nationale de six cent mille (600 000) tonnes. « Au Burkina, nous avons déjà une filature qui transforme le coton, mais c’est juste 2%. Actuellement, le gouvernement, avec quelques privés, est en train de mettre en place une usine de filature qui va fabriquer les tenues militaires. Elle sera opérationnelle en juillet. Nous-mêmes, notre société, la société Burkinabé des fils textiles, nous avons un projet de filature, que nous comptons mettre en place, qui aura une capacité de 20.000 à 40.000 tonnes de coton », a-t-il rapporté.
Mme Fatou Cissé, une sénégalo-malienne spécialisée dans la production du beurre de karité, explique que ce dernier est un produit très demandé par les chinois. Des demandes astronomiques qu’ils ont du mal à satisfaire. « Ils nous demandent souvent de leur fournir deux containers par mois, on n’a pas les moyens d’y répondre favorablement. Donc voilà, c’est une impasse. Parce que dans l’année, s’il faut débloquer 500 millions et plus, nous n’avons même pas 100 millions, ce n’est pas facile pour nous », ajoute-t-elle en citant les défis auxquels elles sont confrontées.
Pour cette dernière, l’idéal serait que les investisseurs chinois aillent d’eux-mêmes en Afrique pour se procurer le produit directement dans les groupements des femmes car, les intermédiaires qui partent acheter transforment plusieurs fois le produit et le vendent sur le marché comme étant du cent pour cent naturel. « Nous ne voulons pas de concurrence avec les chinois car, ils ont plus de moyens que nous, nous préférons qu’ils viennent sur le marché africain et achètent avec nous. Notre produit est meilleur et naturel », dit-t-elle.
Hamissou Yahaya (ONEP) à Changsha