Le Secrétaire Général du Ministère de la Justice, Garde des Sceaux, M. Ibrahim Jean Etienne, a présidé hier mercredi 15 mars à Niamey, la cérémonie d’ouverture du forum sous-régional du réseau G5 sahel de lutte contre l’esclavage. Placé sous le thème ‘’faire de la lutte contre l’esclavage un combat commun et consensuel entre la société civile et les gouvernements des pays du Sahel’’, il s’agit à travers cette rencontre de réfléchir sur les voies et moyens permettant d’amener les gouvernements des pays du G5 sahel à s’engager pleinement, à travers la mise en place d’une stratégie coordonnée et croisée, visant à éradiquer complètement l’esclavage et les pratiques analogues et leurs séquelles au Sahel.
Durant ces deux jours, les participants auront à échanger sur la problématique de la persistance de l’esclavage au Sahel à travers les recherches du réseau des chercheurs engagés dans le cadre du projet AFRAB, et à partager les résultats du projet Legs de l’esclavage au Niger (LESLAN) exécuté durant 4 ans.
A l’ouverture des travaux, le Secrétaire Général du Ministère de la Justice, Garde des Sceaux, M. Ibrahim Jean Etienne, a rappelé que parmi les actions entreprises par l’Etat en 2003, il y a la modification du Code pénal pour y insérer le délit et le crime d’esclavage. Aussi, a-t-il ajouté, le Niger a invité en 2014 la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines de l’esclavage à effectuer une visite dans le pays à l’issue de laquelle, elle a émis 31 recommandations dont beaucoup ont déjà été mises en œuvre et d’autres sont en cours de l’être.
C’est dans le cadre de la mise en œuvre de ces recommandations, a précisé le Secrétaire Général, que le Ministère a appuyé et soutenu l’association Timidria dans la réalisation en 2019 d’une étude à l’initiative du projet Leslan, qui est destiné à mesurer l’ampleur du phénomène de l’esclavage et ses différentes manifestations. Pour compléter toutes ces actions, la réforme en cours du code pénal, a consacré une session entière à la question de l’esclavage pour corriger les insuffisances constatées après 20 ans de mise en œuvre de la loi de 2003 sur l’esclavage. Le Secrétaire Général du Ministère de la Justice, a enfin indiqué que lutter contre l’esclavage dans nos Etats sahéliens, c’est aussi lutter contre certaines causes sous-jacentes conduisant à l’extrémisme violent.
Le Secrétaire exécutif du réseau du G5 Sahel, M. Ali Bouzou, a fait savoir que c’est au cours du forum tenu du 16 au 17 mars 2022 à Nouakchott qu’il a été recommandé d’organiser chaque année un forum sous-régional sur l’esclavage entre les gouvernements des pays du Sahel, et le réseau G5 sahel de lutte contre l’esclavage. D’après lui, le choix de Niamey n’est pas un fait du hasard, car le Niger est le pays le plus engagé dans la lutte contre l’esclavage et les pratiques analogues.
Pour sa part, le représentant du Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Omer Kebiwou Kalameu, a rappelé qu’en 2010, le Niger a également adopté une loi pour prévenir et lutter contre la traite des êtres humains, y compris la traite à des fins d’esclavage et des pratiques esclavagistes. Ce qui a permis la création en 2012 des deux institutions majeures à savoir la Commission nationale de coordination de lutte contre la traite des personnes et l’Agence nationale de lutte contre la traite des personnes.Tous ces efforts, a-t-il ajouté, qui sont à louer et à féliciter illustrent une fois de plus l’engagement du gouvernement à respecter ses obligations internationales à l’égard des droits de l’homme.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)