L’Institut National de la Statistique (INS), en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a organisé hier matin à Niamey, le forum sur l’élimination de l’extrême pauvreté. Le thème de la journée est ; «Ne laisser personne de côté : réfléchir, décider, et agir ensemble contre l’extrême pauvreté». L’objectif de cette rencontre est de contribuer aux débats sur l’emploi, la protection sociale, l’extrême pauvreté et le développement humain pour une meilleure prise en compte des besoins sexospécifiques dans la formulation et la mise en œuvre des plans et programmes de développement.
A l’ouverture des travaux, la directrice générale de l’INS, Mme Takoubakoye Aminata Boureima a souligné que le concept ‘’ne laisser personne de côté’’, au-delà d’une déclaration de charité ou de solidarité, constitue une condition première de l’efficacité des politiques publiques. En effet, le principe d’inclusion sociale qu’il promeut implique la lutte contre les discriminations et les inégalités. Ce principe se fonde d’une part sur une bonne compréhension des causes profondes de l’extrême pauvreté et d’autre part sur l’identification des personnes les plus pauvres, celles qui sont parfois méconnues des services publics classiques.
Mme Takoubakoye Aminata Boureima a en outre fait savoir que, la première démarche pour appliquer le principe ‘’ne laisser personne de côté’’ consiste à recenser les populations, à les classer selon des différentes méthodes scientifiques en s’appuyant sur des outils quantitatifs et qualificatifs. La seconde étape, a-t-elle ajouté, consiste à identifier les personnes ‘’exclues’’ et à recueillir les perceptions de ces personnes ainsi que, des informations détaillées sur leurs conditions de vie afin de connaitre les vrais déterminants de la pauvreté et des inégalités.
Les données statistiques, a-t-elle relevé, doivent être accessibles aux citoyens, aux décideurs, aux chercheurs, aux acteurs de la société civile et aux partenaires techniques et financiers. Ces utilisateurs de données ont besoin de statistiques collectées selon les principes des droits humains, mais aussi selon des normes et standards de qualité afin de servir à la prise de décision. Pour répondre à ce besoin, la directrice générale de l’INS a expliqué que, le système statistique national s’est doté d’une stratégie nationale de développement de la statistique alignée sur le PDES 2022-2026. Mme Takoubakoye Aminata Boureima a enfin assuré que les différentes opérations de collecte de données fourniront des données probantes, désagrégées selon le sexe, l’âge, le milieu de résidence, le mode de vie ainsi que, les différents critères socio-culturels et économiques de discrimination potentielle.
Pour sa part, le représentant du PNUD, M. Eloi Kouadio IV, a indiqué que le concept ‘’ne laisser personne de côté’’, est l’un des principes fondamentaux qui accompagne la mise en œuvre de l’agenda 2030 des objectifs de développement durable en tant que promesse de transformation inclusive et durable des nations. Cette promesse, a-t-il ajouté, incarne l’engagement sans réserve pris par tous les Etats membres de l’ONU en vue d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes, de mettre fin à la discrimination et à l’exclusion et, de réduire les inégalités et les vulnérabilités qui produisent des laissés-pour-compte et minent le potentiel des individus et de l’humanité dans son ensemble.
M. Eloi Kouadio IV, a aussi souligné que dans le cadre du combat légitime pour l’élimination de l’extrême pauvreté, il est necessaire d’établir un diagnostic compréhensif sur les caractéristiques des populations pauvres, leurs lieux de résidence ainsi que les facteurs fondamentaux qui déterminent la pauvreté.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)