Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou, a présidé, hier à Niamey, un forum sur la réduction des risques en matière d’investissement et de commerce pour les Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPMEs) africaines. Ce forum co-organisé par le du Gouvernement du Niger, l’AGF, I’ATI, la BADEA, le FAGACE et le FSA Niamey, s’inscrit dans le cadre de la semaine de l’industrialisation en Afrique qui se déroule depuis le 20 novembre 2022 à Niamey. L’objectif de ce forum est de réfléchir et produire des solutions concrètes pour réduire les risques liés à l’investissement et au commerce pour les MPMEs, dans le seul but de libérer pleinement leur potentiel, de créer des emplois et assurer une participation effective des femmes et des jeunes aux activités économiques dans l’optique de la mise en œuvre de la Zone de libre- échange continentale africaine (ZLECAf).
Dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture de ce forum, le Chef du Gouvernement s’est réjoui du choix du Niger pour accueillir ledit forum en prélude aux sommets extraordinaires des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine sur la ZLECAf et sur l’industrialisation et la diversification économique du continent, prévus le 25 Novembre 2022, à Niamey.
«L’industrialisation est le plus grand facteur de transformation économique du continent par ses effets sur la création des richesses, sur l’emploi, l’amélioration des revenus et la réduction de la pauvreté. Pour nos jeunes nations avec un faible tissu industriel et peu de moyens financiers, une des voies d’accélération de leur industrialisation, réside dans la promotion du secteur manufacturier et l’agro-industrie. Ces secteurs sont en effet facilement accessibles aux petites et moyennes entreprises disposant de peu de ressources financières et managériales. Parce que justement elles disposent de peu de ressources financières et managériales, malgré leur potentiel de création d’emplois et des ressources, les PMEs constituent des entreprises à risque tant du point de vue de leurs partenaires financiers que commerciaux», a soutenu le Chef du Gouvernement.
Le Premier ministre a ensuite relevé la pertinence du thème de ce forum, car, dit-il, l’aborder ensemble afin de convenir des solutions de mitigation relève du bon sens et dénote aussi, si besoin est, de l’engagement commun, de tous les acteurs, à plus de synergie dans les interventions des institutions financières, pour plus d’efficacité dans le financement de ce segment stratégique de notre tissu économique.
«Les MPMEs contribuent en effet pour plus de 60% de la richesse créée en Afrique. En Afrique Subsaharienne en particulier, leur contribution au PIB est en moyenne de 40% et dans beaucoup de pays, elle représente les 2/3 du PIB. Elles génèrent plus de la moitié des emplois créés en faveur des femmes et des jeunes. Les MPMEs sont une source majeure de création d’emplois et de revenus dans nos pays, aussi bien au plan domestique qu’à l’exportation où elles engrangent des devises soutenant nos monnaies, et absorbent annuellement une masse critique du flux des jeunes entrant sur le marché du travail. Les MPMEs sont ainsi un puissant instrument de réduction de la pauvreté et des inégalités sociales, par la promotion de l’entreprenariat des femmes, des jeunes et des autres groupes vulnérables de la société. Dans les pays sahéliens particulièrement exposés aux chocs climatiques les MPMEs sont les champions de la production agricole, secteur dans lequel les femmes participent activement à la transformation des produits agricoles locaux, réduisant ainsi l’inégalité du genre par la promotion de l’entreprenariat féminin», a expliqué M. Ouhoumoudou Mahamadou.
Le Premier ministre a aussi saisi cette occasion pour faire un état de lieu des différents défis qui freinent le développement des Micros, Petites et Moyennes Entreprises en Afrique. Il s’agit entre autres d’un accès limité aux financements en raison des taux d’intérêts élevés ou des garanties conséquentes, limitant leur compétitivité et leur capacité de développement ; la faiblesse de revenus, en lien avec la faiblesse des prix de vente, des coûts élevés des facteurs, entrainant une faible qualité des produits et services produits par ces entreprises ; des compétences limitées, notamment dans la production de la documentation que demandent les institutions financières, ce qui limite leur accès au crédit.
Le Chef du gouvernement a par ailleurs mis en exergue les efforts du Niger dans la promotion et le développement des MPMEs. Au Niger, à l’instar de la plupart des autres pays africains, l’économie est constituée d’une part importante de MPMES, formelles et informelles, participant activement à la transformation économique du pays. Toutefois, selon les données 2021 de l’Institut National de la Statistique, le secteur informel représente 57,1% du PIB. «Le Gouvernement a, tout au long de la décennie passée, fait de l’accélération de la création d’emplois et de l’entrepreneuriat des jeunes un levier essentiel des orientations politiques, stratégies et programmes du Plan quinquennal de Développement Economique et Social (PDES), dont la troisième édition sera présentée aux partenaires financiers le 5 décembre prochain. Les effets des réformes, dont la promotion de la compétitivité et la viabilité des MPMES, combinés à la réalisation des infrastructures de commerce, ont concouru à l’accroissement du nombre d’entreprises nouvellement créées. Plus de 38.000 entreprises ont été créées sur la période 2011-2020 selon les données disponibles», a-t-il déclaré.
M. Ouhoumoudou Mahamadou a souligné que le Niger regorge d’importantes potentialités dans divers domaines tels que, l’artisanat, les minéraux et les hydrocarbures, les domaines agricoles, sylvicoles et pastoral. Le Chef du Gouvernement a aussi souligné les avantages qu’offre le code des investissements du Niger en faveur de la création des MPMEs.
Plusieurs autres interventions ont marqué cette cérémonie, dont celles du ministre des Finances du Niger, Dr Ahmat Jidoud, du Directeur Général du FSA, du Directeur Général de la BADEA, de M. Albert Muchanga, Commissaire à la Commission de l’Union Africaine, chargé du développement économique, au commerce, au tourisme, à l’industrie et aux minéraux.
A l’issue des deux jours de travaux, d’importantes recommandations ; des propositions d’actions opérationnelles et des engagements politiques clairs sont attendus.
Ali Maman(onep)