Au même titre que le voyageur qui revient des autres régions du pays rapporte les produits du terroir, à Dosso aussi, les étrangers qui débarquent dans la cité des Djermakoyes retournent dans leur foyer en emportant du tigadigué et de l’huile. C’est surtout dans les deux principaux marchés de Dosso que le commerce de ces produits est développé. Au nombre des femmes qui exercent cette activité figure une jeune femme, Haoua Sandi, installée au petit marché face à la Nigelec. Elle avait commencé son apprentissage auprès de sa maman et ses aînées. Déjà à l’âge de deux ans, Haoua Sandi s’est familiarisée à la préparation du tigadigué et à l’extraction de l’huile d’arachide.
Aujourd’hui, Haoua Sandi figure parmi les femmes qui ont réussi dans la vie car son commerce d’huile d’arachide l’a propulsée parmi les grandes dames de Dosso, faisant d’elle l’une des grandes productrices et vendeuses de ces
denrées. A l‘occasion des foires et autres formations de perfectionnement, Haoua Sandi a beaucoup voyagé dans toutes les régions du pays pour proposer aux clients ses produits qui, actuellement font d’elle une femme respectée dans la cité des Djermakoyes. Par rapport à la formation, elle dispose actuellement d’une dizaine d’attestations et autres diplômes. Aussi, pour mettre en pratique les connaissances acquises, Haoua Sandi a personnellement formé plus de 50 femmes qui, aujourd’hui exercent ce métier à leur propre compte.
C’est elle-même qui s’occupe de ses activités, assise devant son petit commerce; personne ne peut songer que cette jeune femme gagne quelque chose. Pourtant, cette vendeuse des
dérivés de l’arachide fait face à toutes ses dépenses de souveraineté : eau, électricité, scolarité des enfants pour ne citer que ceux-là. A l’occasion de ce mois béni de Ramadan, Haoua Sandi invite toutes les vendeuses d’huile et de Tigadigué à baisser les prix pour permettre aux populations de faire leurs provisions dans la simplicité.
Malgré tout, les vendeuses d’huile et tigadigué sont confrontées à la mévente pendant certaines périodes et les recettes de toute une journée sont négligeables, ce qui les pousse à s’endetter auprès de leurs fournisseurs d’arachide. Haoua Sandi lance un appel aux jeunes filles qui traînent dans les rues et les invite à les rejoindre afin de trouver un emploi.
Parmi les perspectives qui s’offrent à ce secteur d’activités figure en bonne place l’installation d’une unité de fabrication d’huile telle que préconisé par la direction régionale de la Promotion de la femme, ce qui fera prospérer les affaires de ces vendeuses d’huile et tigadigué. Cependant, Haoua Sandi envisage d’abandonner ce commerce de tigadigué et huile pour se consacrer exclusivement à son foyer et permettre ainsi à la nouvelle génération de prendre la relève.
Mahamane Amadou ONEP/Dosso
10/05/19