Instituée en novembre 1992 par un décret présidentiel, la Journée Nationale de la Femme Nigérienne sera célébrée lundi prochain. Le 13 mai rappelle en effet, la marche historique des femmes en 1991, pour réclamer une plus grande représentation au sein de la commission préparatoire de la Conférence Nationale Souveraine. Depuis, des pas ont été franchis relativement à la participation politique et économique des femmes au Niger.
Dressant le bilan lors d’une précédente interview qu’elle nous a accordée, la ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’Enfant a relevé quelques résultats majeurs notamment sur le plan de la participation politique. Ainsi au Parlement, la proportion des sièges occupés par les femmes est passée de 1,2% (1/83) en 1999 à 12,3% (14/113) en 2004. Aux élections de 2011, ce nombre a été porté à 16 sur 133 soit 14,15 %. Au sein des Gouvernements successifs, la présence des femmes a évolué en dents de scie ces vingt (20) dernières années. De 1993 à 2000, la proportion des femmes membres du Gouvernement est passée de 8,3% (2 femmes ministres sur 24) à 10% (2 femmes ministres sur 20) en 1999 au cours de la transition militaire. Pour passer de 7 femmes sur 42 membres en 2018. Pour les conseillers communaux, on note 579 femmes élues sur un total de 3699 conseillers soit 15,57% en 2011; Au total, sur un nombre global de 4693 conseillers toutes élections locales confondues (communales, municipales et régionales), on dénombre 630 femmes élues (soit 13,42%) dont 8 femmes maires sur 266 en 2011. Alors même qu’en 2004 pour les seules élections municipales, sur 3747 postes à pourvoir, les femmes occupaient 671 sièges soit 17,90%.
Dans les domaines juridique et politique, le Gouvernement nigérien a manifesté sa volonté en élaborant et adopté : la Politique Nationale de Genre en 2008 et révisée en 2017 et son plan d’action 2017-2021; la Stratégie Nationale d’Autonomisation Economique de la Femme et son plan d’action 2018-2022.
Aux plans économique et social, la ministre Elback Zeinabou Tari Bako a souligné plusieurs actions entreprises pour renforcer le pouvoir économique des femmes. Il s’agit notamment de la dotation et l’équipement en matériel d’Allégement des Tâches (Moulins, batteuses, décortiqueuses, presses à huile, séchoirs, fours solaires, grilloirs, charrettes, Mini – Adduction d’Eau Potable, forages, foyers améliorés, garderies d’enfants communautaires etc. formation/ sensibilisation des groupes cibles et des comités de gestion). A toutes ces actions s’ajoutent d’autres dites d’accompagnement à travers les centres d’éducation et de promotion féminine (foyers féminins) ; la création au niveau des régions des maisons de la femme; la mise en œuvre du programme SWEDD ; projet régional pour l’autonomisation de la femme et le dividende démographique. L’autonomisation est un objectif que les femmes elles mêmes cherchent à atteindre. Dans les villes comme les villages, beaucoup de femmes sont organisées en groupement pour exercer des activités génératrices de revenus. D’autres travaillent seules à travers le petit commerce ou la transformation des produits agro alimentaires. Ces dernières années, les nigériennes ont montré tout leur talent dans la transformation des produits agricoles. En véritables entrepreneures elles utilisent aujourd’hui une importante main d’œuvre et participent à toutes les foires nationales et régionales pour faire vendre les produits made in Niger.
Cet événement de portée nationale qu’est la journée de la femme nigérienne intervient cette année à un moment où les femmes sont déterminées à voler de leurs propres ailes. A Niamey, Dosso, Tahoua, Agadez et toutes les autres régions du Niger, les femmes exercent aujourd’hui des activités génératrices de revenus importantes. En prélude au 13 mai, nous donnons la parole à des femmes déterminées pour leur autonomisation.
Fatouma Idé(onep)
10/05/19