Face au coût de plus en plus élevé du hadj, certains citoyens nigériens choisissent les vols réguliers pour effectuer le voyage aux lieux saints de l’Islam afin d’accomplir leur rite religieux et cela à moindre coût. En effet, le coût du hadj 2019 est officiellement fixé à 2.306.000 F. Comparativement à l’année précédente, ce montant connait une légère augmentation de 30.000 F. M. Chaibou Mahaman fait partie de ces citoyens nigériens ayant effectué ce déplacement à plusieurs reprises. Il nous livre son témoignage en mettant l’accent sur les avantages du pèlerinage VIP et éventuellement les risques qu’il comporte pour ceux qui n’ont jamais effectué le hadj.
« J’ai effectué plusieurs fois le pèlerinage. Au début, je le faisais à travers les agences de voyage. Après, j’ai eu la chance de faire Oummrah et pèlerinages de manière solitaire. Quand vous connaissez les rouages du pèlerinage, eh bien, le coût revient moins cher lorsqu’on l’effectue sans passer par les agences. Il existe deux types de VIP, à savoir celui qui est organisé par les agences de voyage et le VIP des vols réguliers. Le pèlerin qui opte pour le VIP sait exactement quand est-ce qu’il va quitter pour l’Arabie Saoudite ; il connait la date de son retour. Tandis que les vols charters, le pèlerin ne sait pas la date de son voyage, encore moins le retour. Toutefois, je ne conseille pas à un pèlerin qui n’a jamais effectué le pèlerinage de voyager seul sans la compagnie des agences parce que le risque de rater un certain nombre de rites est élevé. Autrement, il y a risque de ne pas avoir un pèlerinage assez serein. Ceux qui font le pèlerinage VIP sont ceux là même qui ont l’expérience du hadj. En général, les billets VIP ne dépassent guère 700.000 à 800.000 FCFA. Alors qu’au niveau des agences, il faut débourser plus de 2 millions de FCFA. Celui qui prend son billet pour un vol régulier, il est clair que le coût ne sera pas le même avec un pèlerin qui effectue le hadj à travers une agence de voyage. Une fois à la Mecque, il suffit simplement de prendre une chambre dans un petit hôtel ou une maison en location dans les quartiers. Par exemple, il y a des gens qui, après avoir effectué la Oummarah pendant les dix derniers jours du mois de Ramadan, font la retraite spirituelle. Par rapport à la hausse du prix du hadj, j’estime que les responsabilités sont partagées entre l’Etat et les agences de voyage. Nous pensons que l’Etat est le garant de la liberté du culte qu’est le hadj. La responsabilité de l’Etat par rapport à la cherté au hadj prime sur toute autre responsabilité dans la mesure où c’est lui qui à la charge du choix de l’avionneur. C’est pourquoi, dans certains pays, il subventionne le hadj. Mais ce qui est choquant de mon de point de vue, c’est surtout le fait que le pèlerin qui achète des articles pour sa famille paie pour chaque valise la somme de 5000 F à la douane. Alors qu’on peut revenir des Etats unis, de la Chine avec des valises contenant des articles de valeur, on passe sans aucun problème à l’aéroport de Niamey. Cette situation ne cesse de m’écœurer. Je pense qu’on doit débarrasser le pèlerin de ce genre de fardeau. Tout le monde est unanime que le problème du hadj au Niger, c’est le transport. C’est dire que l’Etat doit davantage redoubler d’efforts afin que les pèlerins nigériens fassent un hadj apaisé ».
Propos recueillis par
Hassane Daouda(onep)
17/05/19