Plein comme un œuf en cette mi-journée du mardi, le Musée National Boubou Hama (MNBH) reçoit en cette période de fête une foule impressionnante constituée de jeunes filles et garçons et des enfants venus des quatre coins de Niamey et des alentours. Comme à l’accoutumée, le musée organise en son sein des manifestations culturelles à l’occasion des fêtes religieuses. Cette année, les activés se sont déroulées sur trois jours, du mardi au jeudi, sous le thème de ‘’Wassan Sallah’’. Cadre d’échanges et de découverte des patrimoines de la faune, de la culture, des traditions et de l’Histoire, le MNBH a fait le plein à la faveur des congés scolaires. Sur les plateaux et le menu est riche et varié : animations culturelles, kermesse, jeux- concours, diverses activités ludiques pour rendre cette fête de l’Aid El Fitr inoubliable.
Au-delà des activités récréatives, les visiteurs profitent également de ce grand espace mythique pour satisfaire leur curiosité en visitant les collections conservées, les espaces zoologiques, les objets culturels, exposés pour la circonstance par les responsables du musée afin de donner plus d’éclat et de touche à l’évènement.
Selon les responsables du musée, toutes les mesures idoines sont prises en amont et pendant le déroulement des festivités pour permettre aux visiteurs d’être dans les meilleures conditions. « Comme d’habitude, la deuxième journée enregistre beaucoup de visiteurs étant donné que le jour de la fête les gens sont occupés par les visites chez les proches et les amis communément appelées ‘’Barka Da sallah’’. L’affluence et l’organisation de cette année sont exceptionnelles », a fait savoir le Directeur Général du MNBH, M. Haladou Mamane.
Rappelant le cadre et les objectifs de l’organisation de ces genres d’activités au Musée National tout en mettant l’accent sur la particularité de la présente édition, il a relevé l’engouement de la jeunesse pour son institution. « A chaque fête de Ramadan ou celle de la Tabaski, la jeunesse niaméenne a toujours privilégié le musée national. C’est pourquoi, nous nous sommes dit qu’il faut plus d’efforts pour que tous les visiteurs trouvent leur compte. Ceux qui viennent ici, trouvent un cadre idéal pour échanger entre eux, tout en profitant également des animations culturelles », a-t-il souligné. « La singularité de cette édition est que la fête est intervenue au moment où les enfants sont en congé. L’innovation, c’est également les nouveaux acquis qui sont là comme les habitats traditionnels qui ont été repris, les jeux concours et les prestations scéniques de plusieurs artistes du Niger et du Nigeria, notamment ceux qui font du ‘’Dandali soyaya’’ qui sont invités pour y prendre part », a-t-il ajouté.
Un autre point important pris en compte par les organisateurs, c’est surtout le côté sécuritaire qui n’est point à négliger quand il s’agit d’organiser des rencontres qui drainent des foules importantes. Selon le Directeur Général de ce patrimoine national, des mesures idoines ont été prises en amont et pendant le déroulement des festivités pour permettre aux visiteurs d’être dans des meilleures conditions. « Nous avons tenu une séance de salubrité pour que ce temple culturel soit propre, il y a aussi suffisamment d’eau, on a un château qui fait dix mille mètres cubes et il y a également les éléments des Forces de Défenses et de Sécurité qui sont là, pendant que les activités se déroulent, pour assurer la sécurité », a indiqué le Directeur Général du musée.
Pour des raisons sécuritaires et pour faire pleinement découvrir les richesses culturelles aux enfants, le responsable du Musée lance un appel à l’endroit des parents pour les éditions à venir.
« Je demande aux parents d’être attentifs, avec un attroupement comme cela, je ne veux pas qu’il y ait des égarements d’enfants. Il ne faut jamais laisser les enfants venir seuls au Musée. Il faut les faire accompagner par des adultes », a-t-il ajouté.
A la deuxième journée de la fête, la foule présente au musée dépasse l’entendement. De toute part, jeunes et adolescents, affluent massivement. Des taxis, des tricycles, des véhicules de transport de type « faba-faba », déchargent des visiteurs ensardinés, obstruant le passage aux alentours. Au niveau de toutes les portes, les enfants s’impatientent et se bousculent pour s’acheter les tickets. L’accès est toutefois digne d’un parcours de combattant pour les gamins portés par la curiosité de découvrir les lieux, pour certains pour la première fois, et l’envie de revivre l’ambiance toute particulière du jour de fête chez d’autres. « Je n’ai jamais vu un tel engouement au musée. Et tout se fait dans la discipline totale. Personne ne nous dérange, et je dirai vraiment que c’est la satisfaction totale pour moi », s’est exprimé un visiteur venu du quartier koira Tégui.
A l’occasion de la fête, les enfants affluent vers le musée National pour se divertir avec les animations culturelles. « Moi je suis venu ici, pas parce que je ne connais pas le musée, mais parce que le jour de la fête, il y a tellement d’activités culturelles qui sont organisées. J’aime bien la musique, c’est justement pour me distraire et voir les artistes défiler sur le podium que je suis venu », a confié Mahamadou, un jeune de 18 ans féru de musique. A travers les multiples richesses qu’il abrite et les activités culturelles organisées à l’occasion de la fête, le MNBH arrive à satisfaire les visiteurs.
Un groupe de jeunes trouvé à côté des hippopotames, s’extasie sur les espèces animales. « Nous sommes venus ici pour voir les animaux. Et c’est magnifique de voir toutes ces espèces qu’on ne trouve nulle part qu’au Musée Boubou Hama. Maintenant, si on part à la maison, on pourra raconter à nos amis ce qu’on a vu au musée national. Il s’agit des hippopotames, des zèbres, des hyènes, des dinosaures, etc. », a énuméré Aziz, un élève en classe de sixième.
Durant cette célébration de l’Aïd El Fitr, il y a des activités génératrices de revenus, des commerces qui se créent aux abords du musée. Une panoplie de services est offerte aux jeunes visiteurs du musée. Les commerçants profitent gratuitement de l’évènement pour tirer leur épingle du jeu. « Être aux alentours, c’est mieux qu’être à l’intérieur parce qu’ici, on n’a point besoin de ticket, et les clients se bousculent pour acheter nos petits articles, loin du brouhaha de l’intérieur », souligne un jeune tablier à l’entrée du musée.
Moumouni Saley Daba (Stagiaire)