Face à la situation de chômage chez les jeunes au Niger, et motivée par sa passion d’entreprendre, Mme Boubacar Ouseyna, âgée de 33 ans et titulaire d’un master en gestion de ressources humaines n’a pas croisé les bras pour attendre tout de l’Etat. « Je veux être indépendante et vu le manque d’emploi au Niger, j’ai décidé de créer ma propre entreprise surtout que je suis une passionnée du travail manuel, aimant produire des choses nouvelles », explique-t-elle.
Encouragée et appuyée par son mari, elle a fait d’abord ses débuts dans la vente de friperie au quartier Aéroport de Niamey avant de se lancer dans la fabrication des savons. En 2023 Mme Ouseyna a créé Ina chop, une entreprise qui évolue dans la fabrication et la vente des produits cosmétiques. Ouseyna expose ses produits sur les réseaux sociaux et propose aussi des formations en ligne. Parmi les produits de Ina chop, il y a le savon liquide, le savon de gommage, le savon de lessive, les déodorants de chambre, le parfum corporel et la pommade pour le traitement des cheveux. Selon la jeune entrepreneure, les prix sont accessibles pour toutes les bourses. Ils varient de 250 F.CFA à 10.000 F.CFA.
S’agissant de la clientèle, elle se dit confiante. « J’ai des clients adorables qui utilisent mes produits ; je reçois aussi des encouragements et des témoignages de satisfactions pour la qualité de mon travail ; chez nous le client est roi et sa satisfaction est prioritaire », déclare-t-elle.
Les difficultés que rencontre la promotrice de Ina chop sont en grandes partie liées au manque de moyen. « Mes fonds ne me suffisent pas pour me procurer les ingrédients nécessaires pour la fabrication de mes savons, aussi il y a la mentalité de certaines jeunes personnes qui ne donnent pas de l’importance aux produits locaux, et aussi les clients qui prennent du crédit et ne remboursent pas », déplore-t –elle.
Mme Boubacar Ouseyna appelle les jeunes diplômés qui restent toujours au chômage d’arrêter de se fixer des limites, en visant toujours plus haut et surtout en osant. «Après des longues études, on ne devrait pas revenir et attendre à ce que l’Etat ou une entreprise nous appelle. L’Etat doit accompagner les jeunes entrepreneurs car cela leur permettra non seulement de booster l’économie du pays mais aussi de créer un cadre d’emplois. Il faut montrer l’exemple qu’une femme peut aussi réussir hors du foyer, même lorsque la tâche parait impossible », indique-t-elle.
Iro Hadiza (stagiaire)