Le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale et Premier vice-président du Comité Interministériel d’Orientation et de Protection Sociale (CIOPS), a procédé, hier, à la Salle de Banquet de la Primature, à l’installation et au démarrage des activités du CIOPS. Etaient présents, à cette activité les membres du gouvernement, membres dudit comité, la Représentante-résidente de la Banque mondiale au Niger et plusieurs responsables administratifs du Ministère en charge de la Protection sociale.
Dans son intervention, le Premier vice-président dudit Comité, M. Ben Omar, a d’abord, rappelé que la constitution du 25 novembre 2010 dispose, à son article 12, que : ‘‘Chaque Nigérien a droit à la vie, à la santé, à l’intégrité physique et morale, à une alimentation saine et suffisante, à l’eau potable, à l’éducation, à l’instruction, dans les conditions définies par la loi’’. Afin de donner effet à cette disposition, le gouvernement de la 7ème République a adopté suivant le décret N° 2011-443/PRN/PNPS, du 7 septembre 2011, la politique nationale de Protection sociale, qui définit les orientations stratégiques en la matière. Aussi, selon M. Ben Omar, le PDES 2017-2021 accorde une place importante au développement des secteurs sociaux de base et à la Protection sociale. « Cet engagement s’est traduit par l’adoption d’une stratégie nationale de la Protection Sociale en 2011. Cet instrument s’inscrit dans le consensus mondial pour l’atteinte d’une protection sociale universelle, y compris un socle de protection sociale, en reconnaissant son rôle dans la réduction de la pauvreté, les inégalités et la garantie d’une croissance inclusive », a-t-il précisé.
Le ministre en charge de la protection sociale, a estimé, que la protection sociale se retrouve également au cœur des objectifs du développement durable, à l’horizon 2030, que s’est fixé la communauté internationale. Il a ajouté que la protection sociale est un ensemble de politiques, d’investissements publics et d’initiatives, aussi bien formels qu’informels, susceptibles de remédier aux risques, à la vulnérabilité et à la pauvreté chronique. M. Ben Omar a souligné que la protection sociale constitue, au Niger, une question majeure d’actualité, en raison de la vulnérabilité liée à la pauvreté, et d’importants risques physiques et sociaux auxquels fait face une frange importante de la population.
La Banque mondiale salue les efforts des autorités en matière de protection sociale
Le Premier vice-président du CIOPS a rappelé cette affirmation du Président de la République, Chef de l’Etat, qui a réaffirmé son intention de faire du Niger « une République qui veille à la satisfaction des besoins et services essentiels, ainsi qu’au plein épanouissement de toutes les couches socio-professionnelles, à travers, une politique de protection sociale qui crée les conditions équitables, dignes et permanentes de protection, de prévention, de promotion et de transformation sociales, nécessaires à faire face aux risques climatiques, environnementaux, sociaux, politiques et économiques, en vue de permettre aux populations d’être à l’abri de toute forme de vulnérabilité, pouvant entraver leur capacité de production et compromettre la dynamique du pays, fin de citation ». Le ministre Ben Omar a aussi rappelé qu’en 2018, suite à la nouvelle réforme du dispositif institutionnel de coordination, le CIOPS ayant un pouvoir d’orientation et de contrôle de la bonne exécution de la politique nationale de la protection sociale, a été placé sous la présidence du Premier ministre.
Pour la Représentante résidente de la Banque mondiale au Niger Mme Joëlle Dehasse, la revue des dépenses publiques en protection sociale représente un outil d’aide à la décision permettant non seulement d’orienter les deniers publics vers une plus grande efficacité mais aussi de mesurer l’effort du gouvernement dans le financement des secteurs sociaux de base. « La revue permet également de soutenir le plaidoyer pour une meilleure intervention en matière de protection sociale. C’est dans ce cadre que la Banque mondiale a favorablement répondu à la requête du gouvernement pour conduire une revue conjointe de dépenses publiques en protection sociale au Niger », a souligné Mme Dehasse. La représentante résidente de la Banque mondiale est ensuite revenue sur les résultats importants que cette revue a mis en évidence, à savoir : la couverture nationale de protection sociale, estimée à 29%, les dépenses de protection sociale, qui ont plus que doublé depuis 2008 ; une hausse significative de dépenses consacrées au programme d’alimentation scolaire ; qui ont été multipliées par 4 depuis 2008 ; une baisse de 78% de dépenses de subventions générales, en 2008 et 2017.
Toutefois, elle a également mis en évidence des défis liés à l’efficacité, à la couverture et à la coordination du secteur de protection sociale et qui nécessite une attention particulière pour une plus grande efficacité de la dépense sociale. Selon Mme Dehasse, la Banque mondiale a toujours aidé le Niger dans tous les secteurs de développement socio-économique et continuera, sans relâche, à l’accompagner partout où le besoin sera exprimé et sollicité. « Elle sera particulièrement présente aux côtés du Niger, pour accompagner ce processus de redynamisation du secteur de la protection sociale, pour le plus grand bonheur de ses populations, notamment les plus pauvres et les plus vulnérables », a promis la Représentante résidente de la Banque mondiale.
Crée par arrêté N°0118/PM du 1er Août 2018, le
Comité Interministériel d’Orientation et de Protection Sociale (CIOPS), avec comme mission : donner des orientations sur les politiques et stratégies de la Protection sociale, prendre des décisions stratégiques sur des questions liées à la Protection Sociale, assurer le suivi de la mise en œuvre de la politique nationale de la Protection sociale, valider les plans et politiques sectoriels de la Protection Sociale, assurer le financement des actions de la Protection Sociale, en fonction des moyens disponibles.
Mahamadou Diallo(onep)
29/05/19