La région de Diffa accueille, cette année, les manifestations de la fête tournante du 18 décembre 2021 dénommée Diffa N’glaa. A quelques jours de cet événement national, la capitale du Manga, ville hôte a changé de visage avec les infrastructures routières flambant neuves et les jolis bâtiments qui participent incontestablement de la modernisation et de l’embellissement de la ville. Cette transformation est le résultat d’une politique menée par les autorités de la 7ème République depuis 2014. Aujourd’hui, en dépit de l’insécurité qui sévit dans le bassin du Lac Tchad dont la région est toute proche, force est de constater que Diffa est en train de se relever petit à petit. La capitale du Manga renoue avec le trafic routier intense des gros porteurs auquel s’ajoute la mobilité urbaine assurée par les «Aday-dayta sahou» qui ont remplacé les engins à deux roux interdits de circuler à l’échelle régionale depuis le déclenchement de la crise sécuritaire.
Monsieur le Gouverneur, la région de Diffa accueille la fête tournante du 18 décembre 2021, dénommée Diffa N’glaa, quel sentiment animent les populations avec l’organisation de cet événement de portée nationale ?
D’abord, on peut dire que la région est à pied d’oeuvre pour faire de cette fête nationale à Diffa, un événement inoubliable. Les populations qui ont été pendant longtemps victimes de l’insécurité auront le sourire aux lèvres à travers cet événement d’envergure nationale. Dans ce cadre, la mobilisation sera grande pour montrer à tous les invités, la capacité de Diffa à relever le défi. D’ores et déjà, nous sommes prêts car, ce sont quelques retouches de peinture et autres petits travaux que nous faisons. Comme vous le savez, la fête devrait avoir lieu le 18 Décembre 2020 et elle a été reportée ; donc tous les grands travaux prévus sont déjà réalisés.
Outre la célébration de la fête de la République, cet événement constitue un symbole fort du retour progressif de la paix dans cette région durement éprouvée par les exactions de la secte terroriste Boko Haram. Quelles sont les dispositions qui seront prises au niveau régional pour que la fête soit belle dans la cité légendaire du Manga ?
Effectivement, la région est victime des actions terroristes de Boko Haram depuis 2015. Ce groupe est responsable de beaucoup de barbaries qui ont profondément marqué les populations de Diffa. Les actions multiformes menées contre ce groupe terroriste ont donné des résultats positifs que nous constatons aujourd’hui. Il a été considérablement affaibli et nous continuerons jusqu’à son extinction définitive. Pour la fête du 18 Décembre 2021, des dispositions sécuritaires conséquentes sont prises pour le bon déroulement des activités.
Sur le plan sécuritaire, on constate de plus en plus une accalmie relative qui a eu comme corollaire la réinstallation des populations déplacées internes et la relance des activités socio-économiques dans la région, quels sont les mécanismes d’accompagnement de l’Etat et ses partenaires pour accélérer le relèvement des populations ?
Les populations déplacées sollicitaient, depuis plusieurs années, leur retour dans leurs villages d’origine. La situation sécuritaire n’avait pas permis d’autoriser ces retours durant toutes ces années passées. Le Président de la République connaissait bien ce dossier car, il l’avait géré en tant que ministre de l’Intérieur au cours de ses nombreux déplacements dans la région. C’est ainsi que, compte tenu de l’accalmie retrouvée en début de l’année 2021, il a autorisé le retour des populations déplacées internes (PDIs) dans leurs villages d’origine. A ce jour, ce sont les populations de 22 villages qui sont retournées volontairement dans leurs villages d’origine.
Justement par rapport au processus de réinstallation des populations, quelle est la situation actuelle de cet engagement fort du Président de la République qui s’est donné comme objectif de terminer cette opération d’ici la fin de l’année 2021 ?
L’Etat apporte un appui conséquent à ces populations. En effet, vu que ces populations n’ont pas les moyens pour supporter les charges liées à ces retours, l’Etat les prend en charge pour le transport, les vivres pendant 3 mois, les moyens de production, le matériel pour la reconstruction de leurs maisons.
Les résultats de l’évaluation de la campagne agricole précédente sont déficitaires dans la plupart des régions du pays, qu’en est-il exactement de la région de Diffa ?
La campagne agro-pastorale est déficitaire globalement, même si par endroits elle est bonne. Ce phénomène n’est pas nouveau car, depuis plusieurs décennies, une saison sur deux est déficitaire. L’année passée, elle a été bonne et cette année, elle est déficitaire. Le plus important, c’est de prendre les dispositions nécessaires à temps pour faire face au déficit sur le plan des besoins alimentaires des populations et du cheptel. Dans ce contexte, il est question d’importation à temps des aliments et d’entreprendre efficacement des travaux d’irrigation pour produire le complément.
Réalisé par Hassane Daouda,
Envoyé Spécial(onep)