Le Ministère de l’Equipement a organisé hier à Niamey, une Journée nationale d’information sur le règlement 14, relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). La présente journée nationale d’information, fruit de la collaboration entre le Fonds de l’Entretien Routier (FER) et le Comité national de suivi des recommandations du Forum national sur la charge à l’essieu vise à jeter les bases d’un dialogue constructif, entre les acteurs de la chaine des transports, afin de préserver le patrimoine routier. C’est le ministre de l’Equipement, M. Gado Sabo Moctar qui a présidé l’ouverture des travaux en présence du ministre des transports, M. Oumarou Malam Alma ainsi que d’autres acteurs de la chaine du transport.
Ces échanges constituent aussi une occasion supplémentaire pour mobiliser les transporteurs et les opérateurs économiques afin de renforcer l’éducation de tous les acteurs concernés pour un changement de comportement en vue de faire évoluer les mentalités relativement à la question de la surcharge. Cette initiative permettra à tous les participants de comprendre davantage le contenu du règlement 14. Dix-huit ans après son adoption son application intégrale demeure en deçà des résultats escomptés. Les études de l’UEMOA indiquent que le niveau actuel des surcharges sur les routes occasionnent une agressivité de 5 à 7 fois supérieure à la charge admise par le règlement communautaire avec pour corollaire une durée de vie moyenne de 5 ans pour des routes dimensionnées pour 15 à 20 ans.
A l’ouverture des travaux, le ministre de l’Equipement a souligné que face à la nécessité de préserver les ouvrages chèrement acquis, les hautes autorités engagent les citoyens, les forces de Police, la Douane et la Gendarmerie nationale à s’approprier les mesures édictées par le Gouvernement pour contribuer à éradiquer la surcharge routière et les chargements hors gabarits sur l’ensemble de nos routes. « Une traque des contrevenants sera menée pour permettre au Niger de retrouver très rapidement les niveaux escomptés par les institutions sous-régionales (UEMOA et CEDEAO), car il y va de la promotion des échanges intra-régionaux, de la sécurité des personnes et des biens, de la compétitivité des opérations économiques, ainsi que de la rentabilité de l’activité des transports routiers », a-t-il précisé.
Devant le caractère sensible de la situation et pour marquer sa détermination, le gouvernement a mis en place un Comité national qui rassemble les acteurs publics et privés concernés par la question. « Le comité national est investi de la mission d’œuvrer à la protection du patrimoine routier, la sécurité routière mais aussi d’affronter les défis découlant de la mise en œuvre du Règlement 14 », a déclaré M. Gado Sabo Moctar. Le ministre de l’Equipement a fait remarquer qu’un territoire aussi grand que celui du Niger et sans littoral, nécessite une réelle protection de son patrimoine routier. « Je sais qu’en la matière les attentes des acteurs restent nombreuses. Ce qui implique des réformes institutionnelles fortes sous-tendues par un dialogue franc et ouvert », a-t-il estimé.
Le ministre de l’Equipement a reconnu qu’au Niger, les routes constituent la charpente de l’économie nationale, sans quoi, rien ne saurait être acheminé pour la consommation des populations. « Malheureusement certains usagers font régulièrement de la résistance et ne sont pas toujours réceptifs aux changements opérés qui sont pourtant décidés dans leurs intérêts. A cet titre, les ambitions du gouvernement de lutter contre la surcharge, visent une application intégrale et concomitante du règlement 14 à partir du 1er Janvier 2024, conformément à la réunion des ministres en charges des Infrastructures et des Transports des Etats membres de l’UEMOA, en date du 21 octobre 2022 à Lomé (Togo) », a-t-il expliqué.
Pour sa part, le directeur général du Fonds de l’Entretien Routier, M. Ali Alkassoum a rappelé le contexte dans lequel le Règlement 14 de l’UEMOA est intervenu au Niger, soulignant que cette disposition a permis au Niger de poursuivre sa politique d’implantation de station fixes de pesage avec actuellement six à travers le pays (Makalondi, Sorrey, Dosso, Konni, Tirmini et Magarya). « Pour renforcer notre maillage nationale en matière de contrôle de véhicules poids lourds de transport de marchandises, d’autres postes fixes sont en perspective notamment à Balléyara, Gaya et Agadez », a annoncé le DG du FER.
Pour sa part, le premier vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), M. Boureima Wonkoye a assuré que la CCIN en tant que structure d’appui, d’encadrement et d’accompagnement des acteurs économiques du Niger est disposée à œuvrer avec tous les acteurs non seulement à la réussite de cette journée mais aussi pour la mise en œuvre des recommandations qui seront issues.
Mamane Abdoulaye (ONEP)