Les passants qui arpentent la rue longeant la devanture de l’Hôtel de ville de Niamey, ont brusquement la berlue ! Ils sont déboussolés par le grand vide qui s’est créé par la chute de ce grand caïlcédrat trônant majestueusement en ces lieux, sans doute, depuis près d’un siècle. Hélas, les rafales de vent ayant balayé la capitale au cours de la nuit de mardi à mercredi derniers ont eu raison du géant centenaire qui surplombe la célèbre Place Petit marché de Niamey qui abritait le non moins fameux marché ‘’Habou Ganda’’. Cet arbre, comme tous ses autres congénères qui restent encore débout, en plus de faire partie intégrante du décor plantant la façade de la Mairie, sont tout un symbole pour la ville de Niamey.
Ayant sans doute vu le jour à la faveur du plan d’aménagement urbain de la capitale mis en œuvre, de mars 1902 à juillet 1903, par le premier Commandant de cercle de Niamey, le capitaine Salaman, ces grands caïlcédrats font aujourd’hui office des grands témoins de l’histoire de notre capitale. Dressés en bordure de la voie principale (sans doute une des toutes premières à Niamey) allant du Petit Marché jusqu’au Ministère des Finances, ces arbres ont vu défiler le temps, et avec lui, des hommes et des événements ayant marqué la vie à Niamey.
Ces arbres historiques (voire mystiques) s’élevant dans le ciel, souvent à de plus de 20 m de haut, étaient réputés pour être des véritables forteresses. Mais de nos jours, après plus d’un siècle d’existence, ils sont devenus des ‘’géants aux pieds d’argile’’. La preuve qu’il a suffi d’une simple rafale de vent pour étaler lourdement au sol le gigantesque d’entre eux, celui-là même qui offrait un abri sûr aux petits vendeurs de feuilles de kinkeliba et autres ambulants.
Devant cet état de fait, les autorités de la ville de Niamey ont très vite mesuré le danger que représentent aujourd’hui ces arbres centenaires qui ont du mal à tenir sur leurs racines. Aussi, ont-elles décidé de mener une vaste opération d’élagage des grands arbres en vue de réduire le poids de leurs feuillages, ce qui leur permettrait de résister un tant soit peu aux poussées de vents violents. Le message est clair : pour prévenir tout danger qui pourrait être fatal, il est conseillé aux habitants de la capitale (ainsi que de nos autres villes) d’éviter de rester à proximité de ces grands arbres ou même d’y stationner des véhicules. Car, un malheur est vite arrivé…
Assane Soumana(onep)