Dans un atelier de réparation à Niamey
En cette période de canicule où les coupures d’électricité sont récurrentes à Niamey, les pannes de matériels de froid sont répétitives. Les réfrigérateurs, les ventilateurs, les humidificateurs et même les climatiseurs lâchent souvent en raison de ces coupures. Ainsi, pour redonner une vie à ces équipements, presque dans tous les quartiers de la ville de Niamey, des réparateurs sont installés pour répondre à la demande des usagers. Cette activité a le vent en poupe pendant cette période de forte chaleur.
M. Adamou fait partie des jeunes réparateurs qui exercent ce métier depuis plusieurs années. « Pendant la période de chaleur, on nous amène beaucoup de matériels en réparation. Si l’on est honnête dans ce métier, on ne manque jamais de clientèle. J’apprécie vraiment ce métier car il m’a permis de me marier et j’arrive à subvenir à mes besoins », a-t-il confié. Les prix de la réparation varient en fonction de la panne. « Je n’accueille pas les jeunes apprentis fainéants car la majorité ne veut pas faire des efforts. Dès qu’ils commencent le travail, juste un temps, ils abandonnent. Ce métier requiert beaucoup de patience et c’est cette patience qui manque chez les jeunes », a-t-il ajouté. Néanmoins, Adamou invite la jeunesse à s’accrocher à l’apprentissage afin de gagner sa vie à la sueur de leur front.
Quant à Nazimou, réparateur de matériels de froid au rond-point Gnalga, dans l’Arrondissement Communal Niamey V, la réparation de ces matériels est un savoir-faire. Pendant la période de chaleur, on utilise beaucoup le matériel de froid. Ce qui provoque des pannes récurrentes. « C’est un métier que je pratique depuis plus de 20 ans. Depuis que j’étais enfant, je fais des bricolages avec du matériel qui est hors d’usage à la maison ; et au fil du temps, j’ai abandonné l’école pour renforcer mes compétences dans le domaine de la mécanique à travers une école professionnelle », a-t-il expliqué.
Kassem est un jeune réparateur qui ne se déplace que sur rendez-vous chez le client. Il déplore les difficultés du métier, surtout ces temps-ci avec les problèmes économiques qui sont inhérents à la situation du pays. « Il y a des clients sérieux qui m’appellent et qui me payent une fois que le travail est exécuté. Mais par contre, il ya d’autres qui vont toujours me faire traîner et cela n’est pas de nature à motiver. C’est plutôt décourageant », a-t-il mentionné.
En cette période de canicule, les êtres fragiles ne supportent pas la chaleur. En effet, les personnes vulnérables sont surtout les enfants, les femmes et les personnes âgées. C’est l’exemple de Mme Aichatou, une septuagénaire qui ne supporte pas la chaleur et qui est venue réparer son humidificateur tombé en panne depuis quelques jours. « Avec la chaleur torride, on ne peut pas rester sans climatiseur, ventilateur ou humidificateur. C’est pourquoi, je suis venue chez le réparateur pour qu’il me répare le ventilateur de mes enfants et mon humidificateur », a-t-elle souligné en suffoquant.
Pour Mamou, la vente de l’eau fraîche n’est plus possible pour elle avec son congélateur qui est tombé en panne. « J’ai amené mon congélateur en réparation pour pouvoir continuer mon activité pendant cette période de chaleur», a-t-elle conclu.
Rabi I. Guero (ONEP)
