La communauté musulmane du Niger, à l’instar de celle des autres pays musulmans, observe depuis quelques jours le jeûne de Ramadan. Quatrième pilier de l’Islam, le Ramadan est une période de dévotion, d’imploration, de partage dans l’espoir de s’approcher davantage du seigneur à travers des bonnes œuvres. Ainsi au cours de la journée, le jeûneur s’abstient de boire et manger de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Après ce moment de privation, l’organisme a besoin d’aliments nutritifs et énergétiques lui permettant de fonctionner normalement. Toutefois, lors de l’iftar ou rupture de jeûne, les fidèles sont tenus de manger avec modération, sans esprit de rattrapage ou de gaspillage.
Selon les explications du président de l’Association Islamique Faouziyya, Assistant Technique du Conseil Islamique du Niger, Dr. Moustapha Ahoumadou qu’il soit en période de jeûne ou non le musulmans doit s’alimenter dans le respect des règles afin de préserver sa bonne santé car l’excès de tout est nuisible « Mangez et buvez et ne commettez pas l’excès, car Allah n’aime pas ceux qui commettent des excès », (S7-V81). Ceci explique clairement que le musulman doit mettre en avant la modération en toute chose y compris dans le manger. Mieux, l’Islam prône le juste milieu. Dans un récit prophétique qu’il nous cite, il est rapporté que le Prophète Mohamed (SAW) disait : « nous sommes des êtres qui ne mangent que quand ils ont faim, quand on mange on ne se gave pas ». Donc le musulman est l’adepte de non gaspillage qui s’éloigne de cette pratique « satanique ». C’est ainsi qu’il a cité un autre hadith qui prône la modestie où le Prophète (SAW) disait aussi, « si l’un d’entre vous veut rompre le jeûne, qu’il le fasse avec des dattes parce qu’elles sont une bénédiction, et s’il ne trouve pas des dattes, qu’il rompe le jeûne avec de l’eau parce qu’elle est une purification », (Abou-Daoud et At-Tirmidhi).
Oustaz Moustapha Ahoumadou a ajouté que le Prophète de l’Islam recommande aussi aux fidèles de subdiviser leurs estomacs en trois parties. Une première partie pour la nourriture (solide), la deuxième partie pour le liquide et la dernière partie pour respirer. Selon ses explications, souvent, c’est l’instinct animal ou le désir du corps qui nous pousse à avoir l’impression que « nous pouvons tout manger car le corps est habitué à la nourriture pendant près de 11 mois. Mais la réalité est tout autre, nous ne pouvons manger qu’une petite quantité et le reste risque de se retrouver dans la poubelle ».
Selon le président de l’Association Islamique Faouziyya, l’Islam a prévu un mécanisme que s’il est respecté nous évitera le risque du gaspillage. C’est ainsi qu’il a aussi cité le fait de soutenir, entres autres, les démunis qui sont d’ailleurs nos frères en situation d’extrême pauvreté en commençant surtout par les plus proches. « Ces derniers sont les témoins de ce que nous vivons, la pauvreté ou l’opulence, et Allah leur réserve plus de droit que les autres », a-t-il déclaré. Ensuite viendront les nécessiteux qui sont éloignés. Puis, les pauvres endettés pour qu’ils aient un assouplissement de leur situation et qu’ils trouvent la sérénité dans leur pratique du jeûne. « L’extrême pauvreté peut mettre le fidèle dans une situation inconfortable pour adorer son seigneur », a-t-il dit. A cela, s’ajoute les voyageurs surtout ceux en rupture de provisions. Il est aussi recommandé, selon notre interlocuteur, de regrouper des gens démunis et autres moins nantis pour leur offrir une rupture collective.
Le président de l’Association Islamique Faouziyya, a expliqué que l’objectif du jeûne ne consiste pas à remplir le ventre, gaspiller ou faire en sorte que la table soit toujours garnie le soir mais plutôt la recherche de la pitié, la purification de l’âme à travers l’endurance, nous aider à nous contrôler, acquérir la patience. « En plus, nous dévons être modestes, nous contenter du minimum et penser aux démunis », a-t-il précisé.
En résumé le jeûne n’est pas une période de surconsommation, source des maladies surtout gastriques ou de gaspillage, mais une période de recherche permanente de la satisfaction d’Allah, du partage et de la solidarité entre les fidèles musulmans.
Par Mamane Abdoulaye(onep)