Studio Vox, Cinéma Rex, HD, Soni Aliber, Zangorzo, Zabarkan…Jusqu’aux années 80, ces noms renvoyaient à des hauts lieux de retrouvailles et de distraction pour les jeunes niaméens. Chaque soir, en solitaire, en couple ou en groupe d’amis, ils y affluaient pour savourer d’intenses moments de divertissement. Oui, c’était l’époque où le cinéma faisait son cinéma dans les grandes salles. Car, dans ces salles-là, ils y trouvaient non seulement l’occasion de visionner des films, mais aussi de faire leur propre cinéma dans l’ambiance surchauffée qui caractérisait ces salles de cinéma.
De quoi replonger les grands cinéphiles ayant beaucoup goûté aux plaisirs de ces soirées de dépaysement dans une profonde nostalgie. Et voilà tous les ingrédients qui, comme les images projetées sur l’immense écran en béton, commencent défilent dans la tête: les lumières qui s’éteignent, puis ce bruissement constant de la pellicule en passant à travers le projecteur, ces images géantes s’affichant sur un écran large d’environ 10 m, ces effets spéciaux, ce brouhaha des hauts parleurs relayant les sons aux quatre coins de la salle, les cris et les ovations des badauds s’élevant par intermittence à chaque action spectaculaire, etc.
Pour tous ceux qui ont connu et vécu les moments de fastes du grand écran, le mot ‘’cinéma’’ renvoie immanquablement à des souvenirs d’intenses moments de loisirs et d’extase. Les plus férus du grand écran se souviennent encore des instants de bonheur vécus à la rue du Vox avec ses deux célèbres salles (le cinéma Vox et le Studio Vox), et non loin de là, au cinéma Rex sis à l’actuel emplacement de la BIA.
Avec les virées au cinéma, tout était finalement plaisant. A commencer par l’épreuve de l’achat du billet d’entrée où il fallait se mettre dans de longues files devant les guichets, avec tout ce que cela présente comme soubresauts. Et au sein des rangs, il y avait un avant-goût du film, avec du rire, mais aussi des…déceptions ! Car, aux scènes de bousculades et de bagarres, se mêlent les multiples larcins perpétrés par les spécialistes du vol à la tire qui se glissaient dans la foule pour semer la confusion dans les rangs. Mais il en fallait plus pour dissuader les cinéphiles qui ne pensent qu’aux instants fantastiques qu’ils vont vivre une fois dans la salle.
Hélas, les gadgets des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication sont venus, ouvrant devant eux une nouvelle page de la vie. Et depuis lors, à l’heure des petites merveilles de la technologie et des antennes satellitaires permettant de capter toujours plus de chaînes de télé aux programmes plus alléchants, le cinéma grand écran n’est plus qu’un souvenir lointain…du bon vieux temps.
Assane Soumana(onep)