Au fil d’un long parcours jalonné de défis et de contingences, notamment avec les rudes journées de canicule, la surenchère sur les prix des produits de grande consommation, le tout dans un contexte de ‘’sècheresse’’ financière avancée, les fidèles musulmans de notre pays négocient enfin l’entrée dans le dernier virage vers la fin du mois béni du Ramadan. Mais l’heure n’est toujours pas au répit, loin s’en faut ! Car, cette troisième décade du mois de ramadan correspond aux préparatifs de la fête, avec tout ce que cela implique en termes de stress et de déconvenues.
Et c’est là que certaines ‘’langues fourchues’’ jusque-là restées en berne vont commencer à se délier pour réclamer, voire exiger, les frais nécessaires aux préparatifs de la fête du Ramadan, aussi bien pour le repas que pour les habits. Les premières étincelles de la discorde commencent déjà à jaillir entre les jeunes filles et les garçons à propos de l’indispensable tenue de fête, dans une sorte de jeu du chat et de la souris. Instants d’intense anxiété pour tous les jeunes prétendants pouvant se prévaloir du titre de ‘’titulaire’’. Ces derniers doivent en effet faire la preuve de leur générosité à l’égard de leur bien-aimée en mettant la main à la poche sans compter. Si dans certains cas tout se passe en douceur et sans anicroches, dans beaucoup d’autres couples, c’est le début des embrouilles et du malaise.
Une situation qui est d’ailleurs de nos jours au centre du débat entre jeunes sur les réseaux. Il ressort des scénarii mis en ligne sur la toile que certains garçons très peu soucieux de contenter leur copine vont jusqu’à échafauder des stratégies pour ne pas honorer leurs engagements à l’égard de celles qui les ont toujours témoigné leur fidélité. Ainsi, au lieu de s’assumer et en se pliant au jeu en toute responsabilité, certains jeunes gens sont prêts à faire feu de tout bois pour se trouver un bon prétexte pour se débiner des charges liées à l’achat des habits de fête.
Une des stratégies consiste à prendre leurs distances dès l’approche du mois de Ramadan pour ne pas avoir à supporter l’ardoise du sucre et des habits de fête, quitte à réapparaitre quelques semaines après le vent du Ramadan. D’aucuns vont jusqu’à user de mille stratagèmes pour installer un véritable climat délétère de litige entre eux et celles qui, il y a quelques semaines auparavant, étaient leur ‘’chouchou’’. D’autres, sans vergogne, jouent carrément aux abonnés absents en faisant fi des appels téléphoniques et des messages de la chérie.
Et quand passera la tempête dépensière de la fête, certains très habiles au jeu du faux-fuyant trouveront toujours les astuces qu’il faut pour rafistoler les fissures ayant gravement entaché les relations de respect et de confiance au sein des couples.
Assane Soumana(onep)