A deux jours de la fin du mois de Ramadan, tous les regards sont concentrés sur les impératifs liés aux préparatifs de la fête de l’Aïd el-fitr. Les signes du branle-bas des préparatifs sont déjà perceptibles sur les places des différents marchés de la capitale où les clients commencent déjà à donner le ton de l’intensité de l’affluence. Dans cette phase décisive des turbulences des préparatifs, les chefs de famille les plus… impactés ! Ces derniers sont en effet appelés une fois de plus à assumer toutes leurs responsabilités du père-de famille exemplaire, c’est-à-dire ce laborieux et infatigable ‘’pourvoyeur de fonds’’.
Devant l’absolue obligation qui leur incombe de fournir les frais des préparatifs de la fête, un grand nombre de pères de famille ne disposant pas encore des moyens requis ne savent plus où donner de la tête. Et là, le devoir se pose en termes d’impératif catégorique : fournir au plus vite et sans compter les frais pour l’achat des habits des enfants et de Madame, avant que les mines ne commencent à se crisper et que les premières étincelles n’éclatent pour gâcher l’atmosphère au sein des foyers. D’où l’obligation pour certains ‘’maïdjida’’ de recourir à tous les moyens pour se doter des fonds nécessaires, tantôt par l’endettement, tantôt par l’arnaque et autres actes répréhensibles.
Synonymes de stress et de déboires pour les uns, les préparatifs de la fête de Ramadan constituent en revanche une véritable aubaine pour les autres. C’est le cas des commerçants exerçant dans la vente des effets vestimentaires, de la volaille et des condiments, ainsi que les gérants des ateliers de couture et ceux des salons de coiffure. Déjà, en cette veille de fête, l’ambiance est tout aussi affairée qu’électrique du côté des tailleurs. Et bientôt, elle gagnera davantage en tension avec les faux rendez-vous suivis du tollé des menaces, des plaintes et des jérémiades des clientes, donc certaines finissent par régler les comptes avec les ‘’mauvais tailleurs’’ à coups de plaintes et d’injures. Mais rien de tout cela ne saurait constituer un mobile valable pour gâcher l’atmosphère de cette fête toujours célébrée dans la joie et l’allégresse par les fidèles musulmans, qui peuvent désormais renouer avec l’immense béatitude d’un retour à la vie normale.
Assane Soumana(onep)