Depuis l’avènement du très controversé et contesté Programme d’Ajustement Structurel (PAS) qui a mis fin à l’époque du système de programmation en vigueur jusqu’en 90, période où dès l’entrée à l’université les étudiants étaient d’office orientés vers une carrière avec leur mise à disposition au ministère dit ‘’de programmation’’, la problématique de l’accès à l’emploi a commencé à se poser avec acuité pour les jeunes diplômés, pour ne plus reculer. En effet, avec la fin du recrutement systématique au sein de la Fonction Publique, cette véritable fabrique des ‘’Grands commis de l’Etat’’, ce sont chaque année des milliers de jeunes qui viennent gonfler les rangs sur le marché de l’emploi, sans pour autant trouver de débouché. Et ces dernières années, il est de plus en plus difficile pour les jeunes diplômés d’accéder à un emploi. Aussi, pour ne pas rester à ne rien faire et sombrer dans le piège infernal de l’oisiveté du chômage, beaucoup de ces jeunes espèrent trouver la voie du salut en se tournant vers les stages, eux-mêmes devenus hypothétiques.
Devant cette situation d’impasse, nombreux sont les jeunes diplômés qui ont cessé de trop rêver. Et, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ces derniers prennent leur courage en main pour se lancer dans la…débrouillardise ! Que d’espérer un poste d’emploi de plus en plus incertain, ils décident de tenter leurs chances dans le secteur de l’entreprenariat, à travers des initiatives privées. Ce qui explique que, de nos jours, il n’est pas rare de rencontrer un haut diplômé embrasser la carrière de jeune entrepreneur en s’exerçant à l’élevage, l’agro-industrie, la menuiserie, le commerce, les PME, etc. Et Dieu faisant bien les choses, nombreux sont ces jeunes entrepreneurs ayant trouvé la voie de la réussite, allant jusqu’à fournir de l’emploi à d’autres jeunes. Nous en voulons pour preuve les références de la Rubrique ‘’Initiative’’ de Sahel Dimanche, cette vitrine dédiée à l’accompagnement des jeunes entrepreneurs, qui depuis près de quinze (15) qu’elle est animée, est loin d’avoir épuisé le répertoire des jeunes entrepreneurs qui s’activent dans le domaine.
Cette jeunesse-là, c’est celle qui se débrouille bien ! Et elle mérite tout le soutien et les attentions des services compétents de l’Etat, mais aussi et surtout des partenaires au développement. Les aider pour les pousser à la réussite, c’est non seulement pédagogique pour dire et prouver aux jeunes diplômés sans emploi que le chemin de la réussite n’est pas seulement celui de la Fonction publique, mais surtout c’est une autre façon de construire la rampe de lancement du développement qu’est le secteur privé.
Mais il y a aussi cette autre jeunesse qui se débrouille autrement ! C’est la vague de ces jeunes pour qui la vie est synonyme d’opportunisme et de facilité, et qui pensent pouvoir passer par des chemins détournés pour se réaliser. Ceux-là se distinguent par leur propension à entretenir la culture de l’invective, de la critique acerbe et aveugle à travers des déclarations saugrenues à l’encontre de tel bord politique ou de tel autre. Pour le bien de notre pays et de notre société, cette jeunesse-là mérite d’être réorientée!….
Assane Soumana(onep)