
Décidément, avec les épidémies de grippe, c’est à chacun son tour chez le coiffeur. En effet, après le stress du confinement qui n’a pas fini d’assombrir la vie des humains, aujourd’hui encore dans certains coins du monde, c’est au tour du monde de la volaille d’en endurer l’amère experience. Et ça se passe ici même à Niamey !…
En effet, selon le Point focal de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) pour le rapportage des maladies animales au Niger, deux foyers de grippe aviaire hautement pathogène de type A (H5N1) sont déclarés chez des volailles au Niger, précisément à Niamey où il a été déclaré, courant février dernier, un premier foyer dans une basse-cour de 40 poules et un second dans une exploitation avicole de 28.000 poules pondeuses.
Devant cette situation, comme ce fut le cas avec la crsise du coronavirus, les services compétents ont tout de suite recommandé l’observance de mesures barrières. C’est ainsi qu’il est recommandé aux éleveurs de volailles de procéder à une mise en confinement des volailles, d’observer la mise en quarantaine de nouveaux animaux avant tout contact avec la basse-cour, d’interdire l’accès aux exploitations de toute personne extérieure et tout véhicule, etc.
Comme quoi, les journées s’annoncent longues et stressantes pour la population de la volaille. Imaginez un peu toutes ces poules se pavanant à longueur de journée, et ces vaniteux coqs jouant aux zouaves dans la basse-cour, confinés dans l’espace réduit d’un poulailler fermé à double tours. L’équation du confinement est encore plus difficile pour le cas précis des pintades folâtres habituées à vivre en toute liberté dans le milieu naturel. En plus du fait qu’il faut d’abord pouvoir les attraper, sachant qu’elles n’hésiteront pas à s’envoler plus haut dans les airs, les pintades qui sont apparemment de nature claustrophobes, ne tiendraient pas plus d’une semaine dans une cage close.
Et si encore dames poules et pintades savaient quelque chose de l’expérience de 2006 au cours de laquelle, rien que dans la zone Magaria, 17 605 de têtes de volaille ont été froidement abattues et incinérées dans le cadre de la lute contre l’épidémie de grippe aviaire, le stress prendrait sans doute le ton d’une panique généralisée. Heureusement pour les gallinacés, aucun de leurs aïeux n’est plus de ce monde pour leur rappeler cette page sombre de l’histoire du monde de la volaille.
Assane Soumana(onep)