L’accident de la route intervenu le 16 janvier dernier au Sénégal et ayant provoqué, sur le coup, la mort d’une vingtaine de personnes a créé l’émoi au pays de la Téranga. Ce qui a amené le gouvernement à prendre un certain nombre de mesures relatives au transport interurbain. Cet événement a été comme un déclic ici chez nous. En effet, le ministre des Transports a rencontré les différents acteurs du secteur pour leur rappeler la ‘’réactivation’’ de l’application stricte de l’arrêté ministériel n°005 du 18 janvier 2018 portant règlementation des horaires de la circulation de véhicules de transport public sur les axes interurbains.
Cet arrêté interdit à tout véhicule de transport public voyageurs de quitter la gare avant 5 heures du matin, cela quelle que soit la destination. Le même arrêté interdit aux véhicules de ce genre de circuler sur les axes interurbains entre 00heure et 5 heures du matin. Et, le ministre des Transports a saisi ses homologues de l’Intérieur et de la Défense nationale pour instruire les forces de défense et de sécurité à appliquer sans faiblesse les dispositions de cet arrêté. Voilà pour les dispositions légales et réglementaires.
Sur le terrain, c’est une triste réalité. La route fait beaucoup de victimes au Niger. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour au service des urgences chirurgicales de l’Hôpital national de Niamey. L’afflux des accidentés en particulier le weekend en dit long sur la manière de conduire des Niaméens. Le ballet incessant des ambulances est constant au niveau de ce service. SAMU, Sapeurs-pompiers, véhicules particuliers viennent décharger ces victimes d’accidents de la route. L’ambiance est pathétique lorsque souvent c’est des événements heureux comme les mariages qui se transforment en drames pour certains. En cause, l’inconscience de certains fous du volant ou du guidon, dopés qui s’adonnent à des jeux dangereux avec des engins à deux roues et même parfois avec des véhicules.
Sur les axes interurbains, outre les horaires de circulation des véhicules de transport public voyageurs, d’autres facteurs méritent que les pouvoirs publics s’y attardent. C’est notamment l’excès de vitesse et l’âge relativement jeunes de certains conducteurs de bus. Portés par la fougue de leur âge, ils n’hésitent pas à manipuler les bus en tentant des dépassements audacieux, des croisements risqués mettant souvent en danger la vie des passagers et des autres usagers.
Le Niger est malheureusement un des pays qui enregistre le plus grand nombre d’accidents de la route sur le continent. D’après les statistiques du Ministère des Transports, le pays a enregistré 7.543 cas d’accidents en 2021. Ces accidents ont causé la mort de 1.152 personnes, ils ont fait 4.011 blessés graves et 8.071 blessés légers. La même source indique que 80% de ces accidents sont provoqués par des causes humaines. C’est dire que ce n’est pas une fatalité. Nous pouvons changer cet état de fait en agissant sur nos comportements. C’est en agissant ensemble que nous pouvons changer cette triste donne et aider le gouvernement à atteindre l’objectif qu’il s’est fixé de réduire de 25% le taux d’accidents de la route d’ici 2025.
Siradji Sanda(onep)