Le mois béni de Ramadan est une période de forte demande en produits de consommation courante. Une opportunité que les opérateurs économiques notamment les importateurs saisissent pour faire rentrer au pays, de très grosses quantités de produits alimentaires. Ce qui, en soi, est salutaire, quand on considère la situation géographique du Niger qui, est un pays enclavé dont le port le plus proche est à plus de 1000 km de ses frontières d’une part.
D’autre part, le pays est presque structurellement déficitaire en matière de production alimentaire, obligé ainsi d’importer l’essentiel des produits alimentaires pour nourrir sa population. A titre illustratif, le pays a importé quelque 526.000 tonnes de riz en 2019 pour un coût global d’environ 150 milliards de FCFA ou 256,34 millions USD. Mais, une Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR 2021-2030) a été adoptée en décembre 2022 avec pour ambition d’inverser cette tendance.
Pour revenir à notre sujet, il faut observer que nos marchés sont actuellement inondés de ces produits importés dont certains ne portent aucune indication sur l’origine, la provenance, la manufacture, la composition, etc. Or, ce sont ces informations qui permettent aux consommateurs de s’assurer de la qualité des produits qu’ils consomment. Tout se passe comme s’il suffisait de présenter un produit dans un emballage pour qu’il puisse entrer dans notre pays.
Cette situation doit attirer l’attention des services chargés du contrôle de la qualité et de la sécurité des produits alimentaires. Autrement, c’est à un autre risque que les populations seront confrontées, celui sanitaire. Pour un pays, qui s’appuie beaucoup sur les importations pour avoir accès aux produits alimentaires, le contrôle de la qualité et de la sécurité des aliments doit être d’une exigence immanquable. Mais, la qualité très relative pour ne pas dire douteuse de certains produits alimentaires en vente sur nos marchés suppose que beaucoup d’efforts restent encore à faire dans ce domaine en attendant, le second palier de la solution au problème qui se trouve dans le développement de la production nationale.
Et ce n’est pas les potentialités, ni les compétences qui manquent. Notre pays en regorge tant. Qu’il s’agisse du riz, du sucre, de conserves, de solutions ou d’autres aliments, le potentiel existe. Il suffit juste que les opérateurs économiques qui déboursent des milliards pour importer des produits de qualité souvent relative, se convertissent en investisseurs dans l’agriculture et la transformation. C’est ainsi qu’on réduira la fuite d’énormes capitaux, qu’on créera plus d’emplois dans l’agriculture et qu’on sortira notre pays de statut d’éternel consommateur.
Siradji Sanda(onep)