On avait cru qu’avec la décision prise, en février 2020, par le président de la Délégation Spéciale de la Ville de Niamey, visant à interdire la pratique du drift sur toute l’étendue du territoire de la Communauté urbaine de Niamey, les parties de drift allaient définitivement tomber dans les oubliettes à Niamey. En effet, cette retentissante mesure, qui faisait suite à un accident malheureux ayant ému tout Niamey pour avoir causé la mort tragique de deux collégiens à la devanture de leur établissement, avait été vivement saluée par les habitants de la ville qui n’en pouvaient plus de voir tant d’accidents et de morts causés par ces véhicules ‘’furieux’’.
Mais, espérer qu’il aurait suffi d’une simple décision pour mettre fin à une telle pratique, c’est mal connaître les jeunes d’aujourd’hui. Non seulement, ça continue de ‘’drifter’’ dans les rues de tous les quartiers de Niamey, mais aussi ce ‘’jeu de la mort’’ continue de faire de nouveaux adeptes dans les milieux des jeunes. La nouvelle trouvaille, c’est de se procurer une marque de véhicule rompue à la tâche : la ‘’Merco’’ pour les uns, le ‘’Benz’’ pour les autres ! Vous avez sans doute remarqué, ces derniers temps, la valse infernale de ces ‘’monstres’’ lancés comme des fusées, en pleine circulation, dans un tonitruant concert de vrombissements de moteur et de pétarades.
Si vous avez déjà rencontré ces bolides en plein rodéo, c’est que vous avez pu constater que, pour la plupart des cas, elles roulent sans plaque d’immatriculation, surtout les week-ends. Et ce n’est pas par pur hasard ! Il semble que ça fait partie des dernières trouvailles des jeunes endimanchés, décidés à faire le maximum de fracas dans la circulation sans être jamais inquiétés par la police en cas de refus d’obtempérer. Et si ce n’était encore que cela…Mais le pire, c’est que la véritable motivation de ces jeunes circulant au volant de ces véhicules sans plaque d’immatriculation, c’est qu’en cas d’accident (même mortel !), ils ont la possibilité de fuir et de disparaitre dans la nature. Car, la voiture ne portant aucun numéro d’identification, c’est ni vu ni connu…
Au regard de toutes ces réalités qui se traduisent par un climat d’insécurité permanente qui plane dans les rues de la ville, les autorités municipales doivent trouver les moyens d’empêcher la pratique du drift sur no voies publiques. Par exemple, des opérateurs privés pourront créer des espaces spéciaux payants où les amoureux de ce sport de glisse pourront exercer leurs talents et faire monter leur taux d’adrénaline, sans effrayer, blesser ni tuer personne !
Assane Soumana(onep)