‘‘Le village ou les rizières’’ ! C’est l’équation, certainement déplaisante, que pose le gouverneur de la région de Niamey, le Général Abdou Harouna, alias ‘’Plaquette’’ aux lascars et autres malicieux qui ont trouvé une voie facile dans la mendicité. Qu’il s’agisse du village ou des rizières, les deux entités renvoient au travail dur, pour gagner sa vie, mais dans la dignité.
Enfin, un début d’action dans la lutte contre le phénomène de la mendicité, du moins dans la région de la capitale. Cela a commencé d’abord par une rafle effectuée par les services de sécurité dans les rues et au niveau des carrefours de la capitale où un très grand nombre de personnes, pour l’essentiel, valides et bien portantes s’adonnent à cette pratique dégradante. Loin d’être un acte occasionnel, faire la manche est devenu une activité permanente et certainement très lucrative pour certains esprits malicieux. Les histoires des mendiants pleins aux As sont monnaies courantes à Niamey.
Mais, le général ‘’Plaquette’’ a décidé d’agir contre ces esprits malicieux et cette pratique. Et il n’est pas de ceux qui ont l’habitude d’aller du dos de la cuillère. Après les rafles, ces mendiants ‘’professionnels’’ sont regroupés, nourris et enregistrés avant d’être acheminés dans leurs localités d’origine par les moyens de l’Etat.
Et gare à celui qui revient pour reprendre cette activité qui a longtemps terni l’image du pays, y compris dans les capitales sous régionales. Le gouverneur de la région de Niamey a prévenu : tout celui qui sera repris dans cette activité à Niamey sera conduit dans les périmètres irrigués pour y travailler. ‘’Ce n’est pas un travail forcé, il sera rémunéré’’, précise-t-il lors d’un point de presse.
Cet avertissement ne doit pas pour autant être pris pour une menace. Dans le contexte actuel de notre pays qui lutte pour sa souveraineté (y compris alimentaire), l’initiative du gouverneur de Niamey doit être considérée comme une initiative lumineuse dans ce combat. Elle doit être répliquée dans toutes les régions du pays en parfaite cohérence avec l’ambitieux Programme de la Grande Irrigation (PGI) initié par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani.
Si le manque de travail et donc le manque de revenus pour vivre sont les raisons qui poussent de nombreux compatriotes à s’adonner à la mendicité, la proposition du gouverneur de Niamey est une solution structurelle à cette situation.
Il reste maintenant à s’attaquer aux autres aspects du problème, notamment les réseaux qui acheminent les candidats à la mendicité dans les capitales sous régionales et au Maghreb. Des comités ont été mis en place par le passé et y ont travaillé, mais le problème persiste.
Il y a enfin, toute cette horde de ‘’mendiants experts’’ qui, ne sont ni dans les rues, ou ni en haillons. Eux sont souvent impeccablement présentables. Ils parcourent les administrations où ils débarquent dans les bureaux des responsables sans nécessairement les connaître. Ils sont dotés de techniques bien rodées pour toucher à votre sensibilité et votre humanisme. ‘’Retraités dont la pension tarde à être payée’’; ‘’facture d’eau ou électricité non payée’’, ‘’enfants malades’’, ‘’femme en couche’’, ‘’menace du bailleur pour l’argent de location’’, ‘’contractuels dans tel ou tel domaine’’ ou encore ‘’absence de grain’’, tels sont entre autres arguments développés pour racketter la victime. A défaut de l’argent, certains vont jusqu’à vous demander des blocs de papier rame soit disant pour finaliser un mémoire, etc.
Siradji Sanda (ONEP)