Le 17 novembre, les présidents Emanuel Macron et Volodymyr Zelensky signaient une lettre d’intention pour l’achat par l’Ukraine de 100 avions de combat français ‘’Rafale’’. Le casting fait rêver: un Rafale, des systèmes de défense anti-aérienne, des radars, des drones et diverses technologies militaires françaises sont exposés sur le tarmac de la base militaire de Villacoublay qui accueillait la cérémonie. De même, des industriels français de l’armement étaient conviés à cette parade sanctionnée par des déclarations pompeuses sur le soutien de la France à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie.
Mais au fond, cette cérémonie s’apparente déjà à un cirque. En effet, autant l’Ukraine qui prétend acheter ces avions n’a pas d’argent, autant la France qui compte les livrer ne les a pas ‘’en magasin’’. Par ailleurs, ses capacités industrielles actuelles ne lui permettent pas de les livrer sitôt.
La parade trouvée est d’une part dans la déclaration démagogique qui explique que cette dotation en avions servira de garantie en sécurité à l’Ukraine, une fois la guerre terminée. Mais pour quelle armée ukrainienne presque totalement anéantie par la Russie? D’autre part, pour financer l’achat de ces équipements, Macron compte piquer dans les avoirs russes gelés, mais qui sont gérés par des sociétés privées. Un autre casse-tête à surmonter par ce montage franco-ukrainien. Toutefois, les avoirs russes ne sont pas les fameux ‘’Biens mal acquis’’ des dirigeants africains que la France a pris l’habitude de braquer et de voler au gré de ses humeurs sans jamais les restituer aux peuples africains spoliés. Ici, elle a affaire à un autre niveau au dessus des fanfaronnades macroniennes.
Mais, ce qui accentue les incertitudes de ce montage franco-ukrainien, c’est qu’au même moment, le président Trump a repris secrètement les discussions avec Poutine, seul chef d’Etat de sa catégorie en Europe pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Et, deux jours après les annonces françaises, Trump dévoile son nouveau plan de paix pour l’Ukraine. Selon les quelques informations qui ont fuité, le plan de Trump prévoit de réduire d’un tiers de la taille de l’armée ukrainienne et offrir une garantie américaine de sécurité à l’Ukraine.
Une situation qui doit donner des migraines au ‘’Clown de Kiev’’ qui devra choisir entre les garanties de Washington et celles de Paris, les deux visiblement incompatibles.
Toutefois, ce n’est pas uniquement Zelensky qui est dans l’impasse. Le ‘’Forcené de l’Elysée’’ doit aussi s’inquiéter pour ces marchés au demeurant virtuels. En effet, l’histoire peut encore se répéter. Et, le risque de ce qu’on peut appeler le ‘’Syndrôme australien’’ peut se manifester. Pour rappel, en septembre 2021, l’Australie a annulé une commande de douze (12) sous-marins conclue avec la France et a opté pour des sous-marins américains. Une cuisante déconvenue diplomatique que la France a eu du mal à digérer.
Aussi, en bon business-man, et pour les intérêts américains (America first), le président Trump n’hésitera pas un seul instant à faire revivre à Macron le même scénario. Du reste, il a toutes les raisons de le faire étant donné que les Etats Unis ont dépensé, à eux-seuls, autant sinon plus que toute l’Europe réunie dans ce conflit.
En définitive, derrière la guerre physique et réelle en Ukraine se joue en sourdine une autre guerre, cette fois économique entre l’Europe et les USA, deux alliés de façade aux objectifs cachés divergents sinon antagoniques dans ce conflit. Qui l’emportera? On ne saurait le dire, mais on connaît le perdant : l’Ukraine et son clown de président, marionnette des intérêts géostratégiques étrangers au grand malheur de son peuple.
Siradji Sanda (ONEP)
