
L’avènement du président Trump et surtout sa perception sur le conflit russo-ukrainien vient, une fois de plus, convaincre les plus sceptiques quant à l’hypocrisie et surtout le ‘‘deux poids deux mesures’’ des Européens dans leurs rapports avec les autres, notamment avec l’Afrique. En effet, comme il l’avait annoncé lors de sa campagne, le président américain travaille à mettre fin à la guerre en Ukraine déclenchée par son prédécesseur suivi aveuglement par les Européens. Les USA et les pays européens ont pour ainsi dire injecté des centaines de milliards de dollars dans cette guerre sans issue. Une guerre où l’Europe a plus à perdre, même si, à un certain moment, le turbulent président français soutenait qu’ils ne peuvent pas laisser la Russie remporter la guerre.
Et maintenant que les USA veulent y mettre fin en engageant des discussions avec la Russie, les Européens se cambrent dans une posture de poursuite du conflit, incitant le comique président ukrainien à ne pas accepter le projet de paix de Trump. En effet, sous le prétexte du respect de la souveraineté de l’Ukraine, les Européens tentent par tous les moyens de saboter le plan de paix proposé par le président américain.
Pourtant, ce sont les mêmes pays européens qui se sont mécaniquement alignés sur la position de la France qui voulait déclencher, sous le couvert de la CEDEAO, une invasion militaire du Niger qui a décidé aussi de recouvrer sa souveraineté.
En Ukraine, des milliards de dollars et d’euros sont injectés en armements et en liquidités pour, dit-on, aider le pays à défendre sa souveraineté. Au Niger et au Sahel en général, des milliards de FCFA sont livrés aux terroristes et à d’autres traitres pour saper le processus de conquête de la souveraineté des pays de la Confédération des Etats du Sahel.
Zelensky est maintenu au pouvoir sans élections parce que son pays est en guerre, il est qualifié de héro. Au Sahel, les militaires qui luttent pour changer la nature des rapports entre leurs pays et l’Occident, sont qualifiés de ‘’putshistes’’ et de ‘’dictateurs’’. En outre, malgré le conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine, le gaz russe continue de transiter par les pipelines qui traversent l’Ukraine pour alimenter certains pays européens et d’autres parties du monde.
Au vu de ce qui se passe autour de ce conflit, nous, pays africains, avons des leçons à en tirer. La crise ukrainienne est un livre ouvert pour les Africains de bonne foi pour réfléchir sur le devenir de nos pays et pour agir les uns envers les autres, dans un esprit de solidarité au lieu de servir de cheval de Troie à des puissances colonialistes et impérialistes pour détruire nos propres frères et nos voisins. La défense de la démocratie servie comme prétexte de ces agissements n’est qu’un instrument pour perpétuer la domination, la soumission et l’exploitation.
Autrement, si cela est de bonne foi, pourquoi les Européens et les Occidentaux, ne tentent-ils pas d’imposer aux pays du Golf, ce même prétexte dans leurs partenariats ? Sinon, jusqu’à quand durera cette infantilisation des Africains ?
Fort heureusement, un mouvement de prise de conscience est déclenché par la Confédération des Etats du Sahel. Un mouvement largement partagé par les populations au-delà des frontières des trois pays (Burkina Faso, Mali, Niger), mais dont les élites politiques, pour l’essentiel compromises avec les intérêts occidentaux, tentent de saper, en vain.
Siradji Sanda (ONEP)