Le Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables, M. Mahamane Sani Mahamadou, a participé, le 20 mai 2021 sur le site de la station de Sèmè-Kpodji, à environ 30 kilomètres au sud-est de Cotonou au Bénin, au lancement des travaux de construction du Pipeline Niger-Bénin dans sa partie béninoise. La cérémonie a été présidée par le Ministre d’Etat béninois, chargé du Plan et du Développement, M. Abdoulaye Bio Tchané, en présence des responsables de la société West AfricaOil Pipeline Company (WAPCO), en charge des travaux.
En procédant au lancement de ces travaux, M. Abdoulaye Bio Tchané a tout d’abord indiqué que le lancement de ces travaux de construction du pipeline Niger-Bénin marque la fin d’une longue phase administrative retardée par la pandémie de la COVID-19, avant de se féliciter de la tenue de cette cérémonie qui constitue, selon lui, le point de départ d’une autre phase toute aussi importante qui est celle de la construction du système de transport sur le territoire béninois afin de former, avec le système de transport nigérien, un système de pipeline intégré du Niger au Bénin.
« Le choix en faveur de l’axe Niger-Bénin pour rejoindre la côte Atlantique en vue de l’exportation du pétrole nigérien, a-t-il ensuite expliqué, s’est imposé comme la meilleure des options. Et cela en raison des relations longues et anciennes entre notre pays le Bénin, la République sœur du Niger et nos amis
chinois. Ces relations se sont renforcées et consolidées au fils du temps et ce projet en est un bel exemple ».
M. Abdoulaye Bio Tchané s’est surtout réjoui du fait qu’avec ce pipeline, qui permettra d’évacuer vers le marché international le pétrole brut aussi bien du Niger et probablement d’autres pays, son pays, le Bénin, puisse devenir un hub en matière d’exportation de pétrole brut en Afrique de l’Ouest.
AuNiger, rappelle-t-on, les travaux de construction du Pipeline ont été lancés le 17 septembre 2019 par le Président Issoufou Mahamadou à Koulélé, à 90 km d’Agadem, dans la région de Diffa. Ces travaux étaient prévus pour s’achever à l’horizon 2022 n’eut été la survenance de la pandémie de la Covid-19 qui a
interrompu l’approvisionnement en matériel depuis la Chine après la première livraison de tuyaux.
Pour arriver jusqu’au port de Sèmè-Kpodji au Bénin, l’oléoduc traversera quelque 1982 km, dont 1 298 km au Niger et 684 km au Bénin, pour relier le site d’extraction d’Agadem au port en eau profonde de Sèmè-Kpodji.
Une fois achevé, le pipeline permettra au Niger de multiplier par plus de cinq sa capacité d’exportation en la faisant passer de 20 000 barils aujourd’hui à plus de 100 000 barils par jour, avec une capacité de transport de 4,5 millions de tonnes par an. Il hissera le Niger au rang des principaux pays producteurs du pétrole en Afrique.
Tout le long de l’oléoduc, il sera construit huit (8) stations de pompage, dont six au Niger et deux au Bénin. Il permettra, en outre, la réalisation de plusieurs infrastructures routières et sociales dans les régions touchées,
notamment la construction de la route du pétrole dont la bretelle Diffa-N’guigmi a d’ores et déjà été entamée.
Le coût total du projet avoisine les 4,5 milliards de dollars américains, soit plus de 2.400 milliards de francs CFA.
La mise en service du pipeline permettra de booster la croissance économique du Niger en y contribuant, selon les projections de 2025,à 24% de la richesse
nationale (PIB) et en rapportant environ 45% des recettes fiscales.
Au Bénin, en plus des deux stations de pompage prévuesà Gogounou et Tchatchou, le projet prévoit également l’installation d’une station terminale à Sèmè-Kpodji. Dans ce pays, les travaux mobiliseront en tout 608 milliards de francs CFA, devenant également, tout comme au Niger, le plus grand investissement direct étranger depuis l’indépendance.
Aussi bien au Niger qu’au Bénin, le financement des travaux est assuré par la West AfricaOil Pipeline Company (WAPCO), une filiale de la China National Oil and Gas Exploration and Development Co. (CNODC), elle-même filiale de la China National Petroleum Corporation (CNPC).
Ces travaux vont générer des milliers d’emplois indirects et des centaines d’emplois permanents.
Quant au Bénin, il tirera de l’exploitation de l’ouvrage plus de 300 milliards de F CFA en termes de droits de transit et de recettes fiscales dans les vingt premières années d’exploitation du pipeline.
Kaïlou Pantcho Maman
Chargé de Communication MP/E/ER