
Lors du lancement des activités de la journée
Le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin-Colonel Major Garba Hakimi, a procédé, le jeudi 30 janvier 2025 à Niamey, au lancement de la 6ème Journée Mondiale de Lutte contre les Maladies Tropicales Négligées (MTN). Il s’agit de rallier toutes les parties prenantes qui œuvrent sans relâche dans la lutte contre ces maladies afin de mobiliser plus de ressources en faveur de cette lutte.
Procédant au lancement des activités, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales a rappelé que l’année 2012 a marqué la publication de la première feuille de route de l’Organisation Mondiale de la Santé pour le contrôle, l’élimination et l’éradication des MTN. L’année 2021 est celle où l’OMS a lancé la feuille de route 2021-2030, avec des objectifs ambitieux pour conduire dans la prochaine décennie à une action collective en vue d’en finir avec les MTN. « Depuis 2012, 33 pays ont éliminé au moins une MTN. Plus d’un milliard de personnes ont bénéficié de traitements préventifs au cours des cinq dernières années et plus de 400 millions de personnes n’ont plus besoin de traitement », a précisé le Médecin-Colonel Major Garba Hakimi.
Parmi les 20 MTN identifiées par l’OMS, a-t-il poursuivi, le Niger en a ciblé 14 dans son Plan Directeur National de lutte contre les MTN 2022-2026. « Aujourd’hui, des avancées notables ont été enregistrées dans la lutte contre les MTN dans notre pays. Comme progrès, il faut noter la soumission du dossier de notre pays à l’OMS pour la certification de l’élimination de l’onchocercose, la mise en place d’une équipe pour la rédaction de notre dossier pour la recherche de la certification de l’élimination du trachome, la mise sous contrôle de la filariose lymphatique », a-t-il précisé.
Mais à côté de ces avancées, a précisé le ministre, il reste des défis à relever. Il s’agit notamment de l’intégration des MTN à manifestations cutanées pour le bénéfice des activités de lutte, la prise en charge des personnes souffrant des complications liées à certaines MTN. « Ces maladies touchent les personnes les plus pauvres et plus vulnérables qui vivent dans des zones démunies. Ces affections sont dues à l’insalubrité et aux mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement », a souligné le ministre en charge de la Santé. Le Colonel Major Garba Hakimi a indiqué que les enfants constituent la frange de la population la plus exposée. Au moins 1/3 des enfants sont souvent infectés avant l’âge de 5 ans par au moins une de ces MTN. « Elles défigurent et provoquent des handicaps, elles empêchent aux enfants d’aller à l’école et aux parents de travailler, limitant leur potentiel humain et laissant les habitants prisonniers de la pauvreté. Les MTN causent des pertes de productivité économique qui se chiffrent à des milliards de dollars U$ chaque année », a relévé le ministre Garba Hakimi.
Pour sa part, le représentant de l’OMS, Dr Casimir Manengu, a indiqué que le Niger a mené une lutte efficace contre l’onchocercose pendant des décennies, avec l’appui de toutes les parties prenantes, notamment l’OMS à travers son programme de contrôle de l’onchocercose, le ‘’OCP’’ (Onchocerciasis Control Program). Ce programme, a-t-il ajouté, a fourni l’assistance nécessaire aux onze pays d’Afrique de l’Ouest endémiques dans la lutte contre cette maladie pendant 15 ans. Ces pays ont, ensuite, pris le relais à travers leurs programmes nationaux de dévolution de l’onchocercose, s’engageant ainsi sur la voie de l’élimination de cette maladie.
Ce résultat est une immense fierté nationale, car, selon Dr Casimir Manengu, le Niger est le tout premier pays en Afrique à être reconnu par l’OMS pour avoir éliminé l’onchocercose. « Cela représente, d’une part, une preuve irréfutable que l’élimination de la transmission de l’onchocercose est possible en Afrique. D’autre part, il représente une contribution significative du Niger à l’objectif principal de la feuille de route mondiale 2021-2030 pour les maladies tropicales négligées, qui vise à ce que 100 pays éliminent au moins une maladie tropicale négligée d’ici 2030 par rapport à 2020, et enfin le Niger contribue à l’atteinte de la cible mondiale relative à l’onchocercose, qui s’attend à ce que le nombre de pays qui devraient passer la vérification de l’interruption de la transmission de l’onchocercose, passe de quatre (4) pays en 2020 à au moins douze (12) pays d’ici 2030 », a-t-il estimé.
Farida. A. Ibrahim (ONEP)