
Après les riziculteurs, c’est autour des producteurs maraîchers de la région d’Agadez de prendre le relai, cette semaine, pour mettre à la disposition des habitants de la capitale, une diversité de produits issus de leur production. Plus de 2000 tonnes de pomme de terre et des centaines de tonnes d’agrumes et d’autres produits frais, naturels et sains, sont en train d’être acheminés sur Niamey.
Cette exposition-vente qui démarrera demain samedi 1er février est une aubaine pour la population de la capitale de se procurer des produits maraîchers de bonne qualité et à des prix défiant la concurrence. Elle intervient également à quelques semaines du début du jeûne de ramadan, connu pour être une période de forte demande, de grande consommation mais aussi de haute spéculation sur les prix de ces produits. Du reste, les organisateurs ont annoncé leur intention de prolonger l’exposition-vente jusqu’au mois de ramadan.
Les produits maraîchers de la région d’Agadez sont particulièrement prisés pour leur qualité, parce qu’ils sont cultivés suivant des techniques de production et un savoir-faire ancestral millénaire sur des terres saines et avec une eau tout aussi saine.
Cette année, malgré les inondations qui ont occasionné d’énormes dégâts sur les exploitations et des pertes de cultures, la production a été particulièrement abondante notamment en ce qui concerne la pomme de terre et certains légumes.
Mais l’une des difficultés à laquelle étaient confrontés ces producteurs est la question du transport pour l’acheminement de leurs produits vers les marchés. Fort heureusement, ces producteurs ont bénéficié, cette année, de l’accompagnement d’un opérateur économique de la région, le célèbre Elhadj Assalih Ibrahim Ari dit Salah Boss, qui a mis à leur disposition des camions pour le transport de leur production, en plus des appuis en semences qu’il a déjà fournies.
Toutefois, un pan du problème demeure. C’est l’état de dégradation totale de certains tronçons de la route Agadez-Tahoua, qui induit de longues heures de trajet. Toute chose qui ne sied pas au transport de produits frais. C’est une préoccupation à laquelle l’Etat doit véritablement trouver une solution dans le cadre du combat pour la souveraineté alimentaire. En effet, si le Programme Grande Irrigation se concrétise comme on le souhaite, il y aura encore plus de productions à transporter vers les autres régions.
Cependant, la solution la plus durable et la plus bénéfique pour tous les acteurs y compris l’Etat, réside aussi dans la création et l’installation des unités de transformation agroalimentaire proches des zones de production. En effet, on peut imaginer l’impact d’une telle initiative dans des zones de production comme Agadez, Bonkoukou, Mirriah, Jiratawa, Galmi, Doguérawa, etc.
Ceci est d’autant possible qu’il ne s’agit pas de grosses industries lourdes. C’est pourquoi, l’Etat et les opérateurs économiques doivent agir ensemble pour aller vers cette dynamique qui permettra de valoriser la production et en tirer le maximum de plus-value.
C’est ainsi qu’on encouragera ces combattants de la souveraineté alimentaire et inciter d’autres à s’engager dans l’agriculture. Ce qui permettra à terme, de réduire les importations des denrées alimentaires qui entraînent une véritable hémorragie financière pour l’Etat.
Siradji Sanda (ONEP)