A la veille de l’ouverture du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et du Gouvernement de l’UA, le Président de la République, SE Issoufou Mahamadou a procédé, le 6 juillet dernier, à l’Hôtel Radisson Blue de Niamey, au lancement officiel de l’Edition 2019 du Forum des Affaires de la Zone de Libre-échange Continentale africaine (ZLECAf). L’activité s’est déroulée en présence du Président de la Commission de l’Union Africaine, de la Secrétaire Exécutive de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique, des Chefs des missions diplomatiques accrédités au Niger, des membres du gouvernement, des dirigeants du Secteur Privé africain.
« Ce forum se tient dans un contexte africain favorable, où le commerce intra-africain bénéficiera désormais des immenses avantages qui seront induits par l’entrée en vigueur de la ZLECAf », a dit le président Issoufou Mahamadou dans son message d’ouverture (lire l’intégralité du discours). Le Forum des Affaires de la ZLECAf, a relevé SE Issoufou Mahamadou, revêt une charge symbolique incontestable pour le continent, et en particulier pour le monde des Affaires, qui doit pouvoir tirer le meilleur parti des opportunités qu’offre ce nouveau cadre juridique et politique aux investissements intra-africains et, d’une manière générale, au monde des affaires. « Le Niger se félicite de cette avancée dans la marche résolue de l’Afrique vers son intégration et sa prospérité. Il s’agit en effet d’une opportunité extraordinaire que les responsables des gouvernements, les entreprises, le secteur privé et les acteurs du monde des affaires désireux de pouvoir approfondir, diversifier, ajuster ou réorienter leurs activités doivent pouvoir saisir. Et je suis convaincu qu’ils doivent pouvoir le faire plus facilement aujourd’hui, à la faveur du nouveau contexte ambiant pour le climat des affaires en Afrique, où nos pays procèdent déjà à des réformes ambitieuses pour créer un environnement attractif pour les investissements », a déclaré le président de la République.
Le Président Issoufou a estimé qu’aujourd’hui, l’Afrique peut s’enorgueillir de l’attrait qu’elle continue de susciter de la part des autres régions du monde. Les multiples partenariats stratégiques qu’elle a pu tisser avec diverses régions du monde sont aujourd’hui confortés par l’engagement de plus en plus grand des entreprises privées d’autres régions, confirmant en cela l’intérêt des acteurs du monde des affaires pour le continent. Le Chef de l’Etat a ensuite décliné certains aspects de la nouvelle ère qui s’ouvre désormais devant nous, et que les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains lanceront officiellement, à l’occasion du Sommet Extraordinaire qui lui sera consacré lors dudit sommet. L’Afrique entrera alors officiellement dans la phase opérationnelle de la ZLECAf.
Le président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), Pr Bénédict Oramah, a indiqué quant à lui que : « nous sommes là pour déclarer, au monde entier, très clairement, le nouveau voyage dans lequel nous nous sommes investis pour compter sur nous-mêmes, pour la libération et le développement économique de notre continent ». Il a exprimé le soutien d’’Afreximbank en tant que co-organisateur de ce forum. Le président du Niger SE Issoufou Mahamadou a démontré son engagement et sa vision pour l’intégration de l’Afrique. « Il a énormément contribué à la création d’un climat de confiance, d’union et d’intégration », s’est réjoui Pr Oramah. « Votre Excellence, l’Afrique vous dit merci ! Nous vous remercions parce que nous sommes à un tournant historique et nous voulons le témoigner à tout le monde », a ajouté l’intervenant. Selon lui, beaucoup ont dit qu’avoir un marché commun en Afrique est un mirage voire un rêve. « Mais nous qui y croyons, nous sommes déterminés à relever ce défis. Et nous sommes aujourd’hui fiers que nos Chefs d’Etat et dirigeants courageux, aient démentis cette fausse idée. Nous avons donc décidé de prendre en main notre destinée », a-t-il indiqué.
Quant au Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, il a rappelé qu’il y a, un peu plus d’un an, 44 des 55 membres de l’UA, ont signé l’accord portant création de la ZECLAf, jetant ainsi les bases du plus grand marché unique au monde. « L’idée n’est pas nouvelle, car dès 1963, les pères fondateurs de l’OUA, l’envisageaient et lui ont même donné le titre de Comité Economique. Nous sommes, aujourd’hui heureux de voir se concrétiser ce fabuleux projet qui, sans doute va révolutionner et changer la donne économique et sociale, de notre continent l’Afrique », a déclaré M. Mahamat. Le président de la Commission de l’UA a saisi l’occasion pour rendre un hommage mérité à SE Issoufou Mahamadou, Champion de libre échange de la ZLECAf, pour les efforts exceptionnels et exemplaires, déployés à rendre effectif, cet ambitieux projet continental. « De par ma position, je suis mieux placé que quiconque, pour apprécier la foi et le dévouement avec lesquels, le Président Issoufou Mahamadou s’est investi dans cette mission. Soyez-en remercié Monsieur le Président. Je voudrais également vous remercier de l’accueil chaleureux et fraternel, que vous réservez à toute l’Afrique », a témoigné le Président de la Commission de l’Union africaine. Selon lui, avec une population de plus de 1,2 milliards, 30 millions Km2, d’immenses ressources agricoles, pastorales, minières, hydrauliques, halieutiques, etc. l’Afrique, ce géant dormant, à toutes les possibilités de surprendre le monde. « Cependant, pour que tout cela soit une réalité, il faut, sans doute l’action des pouvoirs publics mais aussi et surtout celle du secteur privé. C’est vous, mesdames et messieurs, hommes d’affaires, entrepreneurs, jeunes, qui sont le moteur de ce changement. Votre organisation continentale, l’UA est décidée à vous accompagner, pour construire l’Afrique que nous voulons, une Afrique intégrée, une Afrique prospère, une Afrique en paix », a-t-il lancé. Pour Moussa Faki Mahamat, en ouvrant les frontières, en facilitant les échanges intra-africains, en levant les barrières tarifaires et non tarifaires, « la ZLECAf, ambitionne de créer ce grand espace propice au développement du commerce, de l’industrie, bref, à créer les conditions sine qua none du développement, tant attendu, de nos peuples et ainsi finir avec le paradoxe, d’un continent très riche et dont la population est très pauvre », a dit le président de la Commission de l’UA. Notons que le Nigeria, a annoncé, mardi 2 juillet dernier, son désir d’entrer dans la zone de libre-échange continentale, lors de ce sommet extraordinaire de Niamey. Lire ci- dessous l’intégralité du Discours du chef de l’Etat
Mahamadou Diallo(onep)
Allocution d’ouverture Forum des Affaires ZLECAf 2019 par S.E. Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger et Champion de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)
Niamey le 6 juillet 2019
Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
Madame la Secrétaire Exécutif de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique,
Mesdames et Messieurs le Ministres,
Mesdames et Messieurs les Dirigeants du Secteur Privé et Partenaires au développement de l’Afrique,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais souhaiter la bienvenue à tous les participants aux présentes assises du Forum des Affaires, que le Niger est heureux d’abriter. Ce forum se tient dans un contexte africain favorable, où le commerce intra-africain bénéficiera désormais des immenses avantages qui seront induits par l’entrée en vigueur de la ZLECAf.
Le présent Forum revêt par conséquent une charge symbolique incontestable pour le continent, et en particulier pour le monde des Affaires, qui doit pouvoir tirer le meilleur parti des opportunités qu’offre ce nouveau cadre juridique et politique aux investissements intra-africains et, d’une manière générale, au monde des affaires.
Le Niger se félicite de cette avancée dans la marche résolue de l’Afrique vers son intégration et sa prospérité. Il s’agit en effet d’une opportunité extraordinaire que les responsables des gouvernements, les entreprises, le secteur privé et les acteurs du monde des affaires désireux de pouvoir approfondir, diversifier, ajuster ou réorienter leurs activités doivent pouvoir saisir. Et je suis convaincu qu’ils doivent pouvoir le faire plus facilement aujourd’hui, à la faveur du nouveau contexte ambiant pour le climat des affaires en Afrique, où nos pays procèdent déjà à des réformes ambitieuses pour créer un environnement attractif pour les investissements.
Aujourd’hui, l’Afrique peut s’enorgueillir de l’attrait qu’elle continue de susciter de la part des autres régions du monde. Les multiples partenariats stratégiques qu’elle a pu tisser avec diverses régions du monde sont aujourd’hui confortés par l’engagement de plus en plus grand des entreprises privées d’autres régions, confirmant en cela l’intérêt des acteurs du monde des affaires pour le continent.
Mesdames et Messieurs
Je voudrais relever, avec beaucoup de satisfaction, certains aspects de la nouvelle ère qui s’ouvre désormais devant nous, et que les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains lanceront officiellement, à l’occasion du Sommet Extraordinaire qui lui sera consacré demain. L’Afrique entrera alors officiellement dans la phase opérationnelle de la ZLECAf.
Cet épisode ne peut pas ne pas nous émouvoir car le rêve africain d’un continent intégré dans le cadre d’une Communauté Economique Africaine envisagé depuis longtemps dans le Traité d’Abuja, instituant la communauté Economique Africaine, se confirme. Le Traite d’Abuja constitue, comme vous le savez, un repère fort dans l’histoire de l’évolution économique et politique du continent. Il est l’affirmation de la volonté de l’Afrique de s’unir, de mettre en valeur ses énormes potentialités et d’affirmer sa dignité dans le contexte mondial.
C’est dire tout le caractère historique de votre présence session.
C’est dire aussi que vous avez désormais de possibilités accrues pour réaliser vos activités sur le continent. Il vous revient de jouer à fond pour conquérir les marchés de nos pays. Il vous revient aussi de découvrir de nouvelles zones que vous n’avez pas cherché à explorer, du fait des entraves multiformes que vous redoutez, qui ont longtemps plombé le commerce intra-africain.
Les projections chiffrées sur la mise en œuvre effective de la ZLECAf prévoient la création d’un marché africain de 1,2 milliard de consommateurs, qui atteindrait 1,7 milliards en 2030 et 2,5 milliards en 2050.
En même temps, l’espace africain comptera une classe moyenne croissante de 350 millions de personnes qui devrait atteindre 600 millions d’ici 2030. Le PIB combiné de l’Afrique atteindrait 2,1 à 3,4 billions de dollars américains, selon ces projections. Et lorsque les mêmes estimations prévoient une consommation du secteur privé et des entreprises de 4,0 billions de dollars et un commerce en ligne atteignant 75 milliards de dollars d’ici 2025, l’on peut se convaincre de l’importance de la place qu’occupera l’Afrique dans les décennies à venir.
C’est dire tout le potentiel d’investissement et de croissance qu’il revient au continent de mobiliser, pour corroborer ces promesses d’un continent riche, qui occupera véritablement la place qui est la sienne dans le contexte mondial.
C’est en cela que la mise en œuvre effective et rapide de la ZLECAf revêt toute son importance.
Mesdames et Messieurs,
Cette promesse d’une Afrique gagnante, engagée dans des partenariats gagnant-gagnant avec le reste du monde ne peut se réaliser que si vous décidez résolument d’intégrer le système commercial mondial en vous y imposant grâce à votre compétitivité, car les marchés nationaux ne constitueront plus les limites objectives qu’ils représentaient depuis si longtemps.
Il vous revient dès lors d’adopter des stratégies d’affaires intelligentes à travers notamment la conclusion de partenariats qui vous permettront d’atteindre de nouveaux marchés, comme le suggère d’ailleurs le thème de votre Forum, en appelant au positionnement des entreprises à l’échelle sur le marché de la ZLECAf.
Il vous faudra également faire preuve d’un effort collectif dans la poursuite des objectifs convenus. A cet égard les comités nationaux de la ZLECAf et les stratégies nationales que vous élaborerez constituent des ressources précieuses qui vous aideront à tirer le meilleur parti des possibilités qu’offre la ZLECAf.
Il faudrait en particulier que vos stratégies conduisent à une situation où les avantages et les gains de la ZLECAf puissent bénéficier à toutes les composantes des populations africaines, afin que cette initiative contribue effectivement à un développement durable et inclusif.
Mesdames et Messieurs,
Au regard des responsabilités qui sont les leurs, les gouvernements africains se doivent de consentir toutes les reformes et prévoir les institutions nécessaires au déploiement optimal du secteur privé dans le contexte de la ZLECAf.
Nos gouvernements veilleront à ce que certains instruments prévus dans le cadre de l’Accord, comme le mécanisme de notification, de suivi et d’élimination de barrières non tarifaires ; le tableau de bord de l’observation du commerce africain ; le portail en ligne pour les offres tarifaires et le système panafricain de paiement et de règlement numérique, soient scrupuleusement appliqués.
Par ailleurs, permettez-moi de rappeler que la ZLECAf n’est pas un projet isolé. En effet le premier plan décennal 2013-2023 prévoit 11 autres projets phares de l’agenda 2063 :
- Le projet de réseau intégré de trains à grande vitesse ;
- Le projet de l’université virtuelle panafricaine ;
- La Stratégie africaine des matières premières ;
- Le Forum africain annuel ;
- Le projet d’espace aérien unique en Afrique;
- Le projet de passeport africain et de libre circulation des personnes;
- Le projet des institutions financières continentales;
- Le projet du barrage du Grand Inga;
- Le projet du réseau virtuel panafricain
- Le projet de faire taire les armes d’ici à 2020;
- Le projet relatif à l’espace.
Incontestablement, Il y a des domaines où l’intervention du gouvernement demeure toujours indispensable comme, entre autres, ceux relatifs aux infrastructures, à l’énergie et aux télécommunications, autant de domaines pris en compte comme projets phares du premier plan quinquennal de l’agenda 2063. Cependant beaucoup de formules et de formats peuvent toujours caractériser les partenariats et le commerce intra-africains, comme entre autre le partenariat public-privé. En tant que champion de la ZLECAf, j’ai beaucoup échangé avec les dirigeants africains, et je puis vous assurer qu’ils sont tous disposés à travailler étroitement avec le Secteur privé, dans l’esprit de cette grande initiative continentale.
En espérant vivement que la présente session, la première qui se déroule sous l’emprise de la ZLECAf, génèrera déjà les premiers et grands partenariats que nous souhaitons pour le commerce intra-africain, je déclare officiellement ouverte l’édition 2019 du Forum des Affaires de la ZLECAf.
Je vous remercie de votre attention