
Le Chef de l’Etat procédant à la signature de l’un des actes
Le mercredi 26 mars 2025, au Centre international de conférences Mahatma Gandhi de Niamey, s’est tenue la cérémonie solennelle de lancement de la mise en œuvre des recommandations et résolutions des Assises Nationales pour la Refondation. Cet événement de portée historique pour le pays s’est déroulé en présence de plusieurs personnalités de marque, notamment le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, les anciens présidents de la République et Chefs d’Etat, les anciens Présidents de l’Assemblée Nationale, les membres du CNSP et ceux du gouvernement, les représentants des pays de l’AES, les représentants du Corps diplomatique ainsi que plusieurs invités.
Après l’exécution de l’hymne national, ‘’L’Honneur de la Patrie’’, le Chef d’État a signé un décret portant promulgation de la Charte de la Refondation. Ce décret confère désormais le titre de Président de la République, Chef de l’État, au Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie.
Quelques instants après, le Secrétaire Général du Gouvernement a rendu public le contenu du décret signé par le Chef d’État, le Général Abdourahamane Tiani. Il ressort que la Charte de la Refondation repose sur un certain nombre de principes et de valeurs fixés à son article premier, à savoir le patriotisme, la discipline et le civisme, l’inclusion, la solidarité, la fraternité et l’esprit de consensus, le sens de la responsabilité, de l’intégrité et de l’honneur, le sens du respect du bien public, la tolérance, le dialogue et le pardon, la vérité, la justice, la réconciliation, etc. « La Charte de la Refondation prévoit désormais que la présence temporaire ou permanente des forces étrangères sur le territoire national est autorisée par le Président de la République, Chef de l’État, Chef suprême des armés après consultation préalable du peuple souverain par voix de référendum. Toutefois, cette charte prévoit qu’en cas d’urgence avérée, le Président de la République est autorisé à prendre un décret après avis du Conseil Consultatif de la Refondation », précise le Secrétaire Général du Gouvernement. La charte a une valeur constitutionnelle en ce qu’elle constitue désormais la loi fondamentale devant régir les pouvoirs publics pendant la période de la Refondation. Elle dispose également que la durée de la période de la Refondation est fixée à 60 mois à compter de sa date de promulgation. Cette durée est modulable en fonction de la situation sécuritaire, du cahier de charge de la Refondation et de l’agenda de la Confédération des États du Sahel.
Dissolution des partis politiques et libération de prisonnier politiques, civiles et militaires
Peu après la promulgation de la Charte, le Chef de l’État, Abdouraharamane Tiani a signé deux ordonnances. La première porte sur la dissolution des partis politiques et la seconde ordonne la mise en œuvre des recommandations issues des Assises Nationales pour la Refondation relatives à la mise en liberté de certaines personnes prévenues ou condamnées, civiles et militaires. A cet effet, le ministre de la Justice est instruit pour étudier les modalités de mise en œuvre de cette ordonnance.
Auparavant, le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Brigade Mohamed Toumba, a d’abord rendu un hommage aux 44 martyrs lâchement assassinés par des individus sans foi ni loi pendant qu’ils accomplissaient la prière de vendredi au village de Fambita. Il a ensuite félicité la Commission Nationale des Assises pour le travail accompli ayant abouti à ce rapport final qui traduit les légitimes aspirations du peuple nigérien à travers des résolutions et des recommandations dont la mise en œuvre permettra de changer radicalement le visage de ce peuple. « La cérémonie solennelle qui nous réunit aujourd’hui constitue donc l’aboutissement logique de l’ensemble de ce processus. Il s’agit en effet de conférer un caractère exécutoire aux résolutions et recommandations issues des Assises Nationales conformément à l’engagement solennel du Chef de l’État et de procéder à la consécration de certaines mesures issues de ces assises », a souligné le Général de Brigade Mohamed Toumba.

Evoquant les défis auxquels le Niger et l’espace de la Confédération AES sont confrontés, le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire a encouragé la population à garder à l’esprit le sens du sacrifice, car on a coutume de dire qu’une nation se construit aussi avec la sueur et du sang. « Dans le même ordre d’idée, le Président du CNSP, Chef de l’État, a dit lors de son entretien «Un pays ne se construit pas dans la désunion de ces fils». Ces paroles de sagesse du Président du CNSP constituent en d’autres termes une invite à l’endroit de nous tous pour que désormais tous nos actes s’inscrivent dans une dynamique de paix des cœurs et des esprits, de réconciliation et de pardon, toute chose que recommande la religion en général et l’Islam en particulier surtout en ce mois sacré de ramadan », a-t-il relevé.
Par ailleurs, le Général de Brigade Mohamed Toumba a exhorté les préfets et les administrateurs délégués à s’investir avec les autorités coutumières et religieuses dans une campagne soutenue de sensibilisation axée sur la réconciliation nationale, la cohésion sociale et le pardon.
Yacine Hassane (ONEP)