
Un bateau dragon et son équipage lors du festival du dragon 2025
La fête des bateaux-dragons ou fête de Duanwu a lieu le cinquième jour du cinquième mois du calendrier lunaire, ce qui correspond cette année à la date du samedi 31 mai 2025. Cette fête traditionnelle chinoise commémore le poète patriotique Qu Yuan. On raconte que ce dernier se serait noyé dans la rivière Miluo ce jour-là pour exprimer sa loyauté et son patriotisme. Depuis plus de deux mille ans, le cinquième jour du cinquième mois du calendrier lunaire est une fête traditionnelle en hommage à ce poète patriotique.
La population chinoise célèbre ce moment à travers diverses coutumes, comme la consommation de zongzis qui sont des boulettes de riz gluant, des courses de bateaux-dragons, la suspension d’acores, d’armoises et d’absinthes, la combustion d’herbes aromatiques comme l’atractylode et l’angélique, et la consommation de vin de réalgar. En 2009, cette tradition a été officiellement inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, devenant ainsi la première fête chinoise à recevoir une telle reconnaissance.
La légende raconte qu’après la noyade de Qu Yuan, les habitants de Chu, le cœur brisé, se précipitèrent vers la rivière Miluo pour le pleurer. Des pêcheurs ramèrent en barques à la recherche de son corps, tandis que l’un d’eux jetait des boulettes de riz et des œufs dans l’eau pour nourrir les poissons, espérant qu’ils ne feraient pas de mal à Qu Yuan. Un vieux médecin versa du vin de réalgar dans la rivière pour chasser les dragons et les bêtes aquatiques. Depuis lors, ces traditions sont pratiquées en son honneur.
Le zongzi et la course des bateaux dragons
Manger des zongzi, ou raviolis de riz gluant, est l’une des traditions les plus importantes du festival des bateaux-dragons. Les zongzis sont faits de riz gluant garni de divers ingrédients, enveloppés dans des feuilles de bambou ou de roseau, puis cuits à la vapeur ou bouillis. Ils existent en versions sucrées et salées. Les zongzis sucrés peuvent contenir de la pâte de haricot rouge, des jujubes ou des châtaignes, tandis que les salés sont souvent fourrés de porc, de jaune d’œuf salé ou de champignons. Par contre, la course de bateaux-dragons est un sport traditionnel et passionnant qui se déroule pendant ce festival. Elle oppose plusieurs équipes qui pagaient sur de longues embarcations étroites décorées de dragons, en mouvements synchronisés, pour s’affronter sur des rivières ou des lacs. Cette compétition dynamique était à l’origine un moyen d’honorer le poète Qu Yuan et d’éloigner les mauvais esprits de l’eau. Aujourd’hui, les courses de bateaux-dragons sont organisées non seulement en Chine, mais dans le monde entier, rassemblant les gens pour célébrer la culture, l’esprit d’équipe et les traditions.
Par ailleurs, pendant ces festivités, les gens portent ou suspendent à leur cou des sachets, appelés xiangnang. Ces petites bourses, généralement confectionnées à la main dans un tissu coloré et délicatement brodées de motifs propices tels que des fleurs, des animaux ou des caractères chinois, sont remplies d’herbes parfumées comme l’armoise et l’acore, censées éloigner les mauvais esprits et les insectes. Les enfants les portent souvent autour du cou, symbole de protection et de chance. Ces sachets servent également d’ornements colorés qui contribuent à l’esprit festif de l’évènement.
Enfin, ce festival qui commémore des personnages historiques comme Qu Yuan, Wu Zixu et Cao E, incarne la quête de loyauté, de piété filiale et de vertu morale et les coutumes populaires telles que l’utilisation d’herbes, de sachets et de vin de réalgar pour conjurer le mal, reflètent d’anciennes croyances en matière de protection, de santé et d’harmonie avec la nature. Des rituels tels que les traces de course de bateaux-dragons et les décorations colorées offrent un aperçu de l’ancien culte du totem du dragon et des traditions saisonnières. En étant célébré dans différentes régions avec des variations locales, mais uni par des thèmes communs, le festival montre fortement l’identité et l’unité culturelles.
Hamissou Yahaya (ONEP), à Beijing