
Présentation du choeur folklorique primitif ‘‘le Grand Chant’’ de Dong
En tant que voix d’un groupe ethnique et d’une culture humaine, en Asie de l’Est, une minorité ethnique comptant un peu plus d’un million d’habitants est capable de créer et de préserver un art choral populaire aussi ancien, pur et brillant, qui est rare au monde. Le Grand Chant du groupe ethnique Dong est un chœur folklorique primitif naturel à plusieurs voix sans accompagnement ni chef d’orchestre. Il se concentre sur le chant de la nature, du travail, de l’amour, de l’amitié et de l’histoire de Dong. La découverte du Grand Chant de Dong a comblé le vide historique sans harmonie en Chine et a réécrit l’histoire de la musique chorale chinoise.
Selon Joséphine Markowitz, présidente du Festival Automne de Paris, il s’agit d’une compensation pour le peuple Dong qui, depuis longtemps, n’a pas utilisé l’écriture pour développer sa propre culture nationale. « Le Grand Chant appartient à toute la nation. Il ne fait aucun doute que le Grand Chant mérite d’être reconnu comme une musique mondiale », a déclaré dans le Quotidien de la Libération, Luis Valderas, Conseiller artistique du Festival d’Automne de Paris.
Le Grand Chant de Dong est l’un des arts anciens les mieux préservés et la musique folklorique la plus caractéristique de Chine. Chant polyphonique à plusieurs voix, il est extrêmement rare dans la musique folklorique chinoise et mondiale en raison de sa forme et de son contenu unique. Un dicton populaire parmi le peuple Dong de la province du Guizhou, dans le sud de la Chine, dit que « les chansons nourrissent l’âme comme le riz nourrit le corps ».
Minorités ethniques de Chine, les Dong sont très engagés dans l’agriculture et la sylviculture, honnêtes et simples, et d’une grande créativité. Comme le dit un proverbe populaire, « La culture Dong possède trois trésors : la Tour du Tambour, le Grand Chant et Vent-Pluie ». Ils sont le symbole essentiel de l’identité et du patrimoine culturel de l’ethnie Dong. « Le Grand Chant des Dong n’est pas seulement une interprétation a cappella de musique folklorique, mais aussi un symbole de la culture Dong, cette minorité ethnique ne possèdant pas d’écrit. C’est pourquoi, elle utilise des chants folkloriques pour raconter son histoire, exalter sa croyance en l’unité́ de l’homme et de la nature, préserver ses connaissances scientifiques, exprimer ses sentiments amoureux et sa sagesse traditionnelle et promouvoir des valeurs morales telles que le respect des aînés et du prochain. Toute la culture Dong est préservée dans ces magnifiques chants folkloriques », a expliqué la maitresse de cérémonie lors du concert du groupe Dong au centre linguistique et culturel de Pékin pour les missions diplomatiques.
Certains morceaux du Grand Chant de Dong imitent la nature, comme le chant des insectes, le murmure des ruisseaux, le sifflement du vent et d’autres sons apaisants. Ce chant est censé stimuler l’âme et provenir du cœur, tout en favorisant l’harmonie entre l’homme et la nature. Il n’est pas étonnant que le Grand Chant de Dong ait été appelé́ « Une encyclopédie des coutumes sociales Dong » et le « Code d’harmonie entre l’homme et la nature ».
Hamissou Yahaya (ONEP), à Pékin